La réduction graduelle des risques politiques, l’amélioration conjoncturelle et la faiblesse des taux d’intérêt jouent en faveur des actifs risqués, en particulier les marchés boursiers. Par Florent Brones, responsable de la stratégie d’investissement pour BNP Paribas Banque Privée.
À la fin de l’année 2019, les facteurs de risques politiques ont graduellement baissé. Les États-Unis et la Chine ont fini par enterrer la hache de guerre commerciale, au moins pour un temps. Outre-Manche, la nette victoire de Boris Johnson aux élections et son souhait de relancer rapidement les négociations avec Bruxelles sont de nature à réduire le risque d’un Brexit sans accord. En revanche, comme le montre les tensions entre les États-Unis et l’Iran, le risque géopolitique perdure. Sur le plan économique et financier, nous attendons une poursuite de l’amélioration de la conjoncture début 2020, alimentée par une consommation privée soutenue par des taux de chômage faibles dans la plupart des économies. Cela devrait écarter tout risque de récession dans les économies matures. Pour autant, les banques centrales ne devraient pas remettre en cause leurs politiques monétaires accommodantes. La banque centrale américaine devrait procéder à deux baisses supplémentaires de ses taux directeurs en 2020. La BCE continue à utiliser tous les outils à sa disposition pour lutter contre le niveau d’inflation trop bas, avec entre autres des taux officiels négatifs et la reprise des achats d’obligations pour 20 milliards d’euros par mois.
Un écart de rendement
Dans ces conditions, à l’exception des marchés américains, la plupart des marchés actions des pays industrialisés restent attractifs en comparaison historique sur base du ratio « cours sur bénéfices ». De plus, nous attendons une hausse modérée des profits en 2020. Un autre critère qui devrait soutenir l’appétit des investisseurs pour les actions est le rendement du dividende. En effet, dans les marchés européens, ce rendement est de plus de 3 %, ce qui se compare à un rendement à maturité moyen des obligations d’entreprises de moins de 1 %. Un écart qui reste proche des records historiques.
Article tiré de la Lettre Gestion de Fortune, n°25 du mois de Janvier 2020.