Le LIBOR repose de plus en plus sur le jugement d'experts de panels de banques en raison de la baisse du montant des emprunts non garantis par les banques depuis la crise financière. Pour cette raison, le LIBOR est de moins en moins un taux d'intérêt de marché robuste basé sur les transactions. Le secteur bancaire constate que les marchés financiers ont besoin d’une alternative pour un indice de référence fiable et plus robuste.
BNP Paribas, en tant que banque de premier plan en Europe et à l’échelle mondiale, joue un rôle décisif dans ces discussions et groupes de travail et dispose de l’expertise nécessaire pour vous accompagner tout au long de cette transition du LIBOR vers le taux d’intérêt de référence à appliquer.
Du LIBOR à l’€STER, au SONIA…
Pendant des décennies, l’une des plus importantes sources de données des marchés financiers a porté le nom obscur de LIBOR (London Interbank Offered Rate). Cet acronyme, peu connu en dehors des marchés financiers, est au cœur du système financier.
De quoi s’agit-il exactement ? Depuis les années 1970, le LIBOR est le taux d’intérêt de référence que les banques mondiales utilisent pour emprunter les unes aux autres dans de nombreuses devises, dont les cinq majeures : le dollar US, l’euro, la livre sterling, le yen japonais et le franc suisse. Le LIBOR était communément considéré comme le taux de marché pour emprunter sur les marchés financiers ; il est publié chaque jour depuis près de 50 ans pour plusieurs échéances et pour les grandes devises mondiales.
Pourquoi le LIBOR est-il important ? La planète finance a énormément recours au LIBOR. Elle s’en sert de référence pour calculer les taux d’intérêt des obligations et prêts d’entreprises, pour fixer le prix des produits dérivés, y compris des swaps et options, et pour de nombreux produits financiers hybrides accessibles à tous types de participants. Mi-2018, quelque 400 000 milliards de dollars de contrats financiers prenaient pour référence des taux LIBOR dans l’une des grandes monnaies mondiales (source : Rapport trimestriel BRI, mars 2019). Il sert à calculer le coût d’emprunt pour des clients du monde entier, qu’il s’agisse d’entreprises, d’institutions ou de particuliers.
Le LIBOR est publié chaque jour pour 5 grandes devises et 7 échéances allant de 1 jour à 1 an.
Toutefois, la crise financière mondiale de 2008 a engendré des doutes sur cet élément clé des marchés. Le volume des transactions sur le marché interbancaire a commencé à sérieusement diminuer, ce qui a entraîné une première vague d’interrogations sur l’utilisation à long terme du LIBOR comme taux d’intérêt de référence. Un scandale lié à la méthode d’évaluation du LIBOR a ensuite été mis au jour, ce qui a conduit au transfert de la surveillance du LIBOR à l’autorité de régulation britannique. Enfin, il a été annoncé que les contributions au calcul du LIBOR ne seraient plus obligatoires au-delà de 2021, d’où une remise en cause de l’existence du LIBOR à compter de cette date.
Les autorités des principaux marchés financiers ont alors lancé des groupes de travail afin de trouver des solutions alternatives au LIBOR qui soient fiables et qui soient contrôlées directement par le régulateur de chaque zone monétaire. En conséquence, les autorités de chacune des cinq grandes juridictions des cinq devises principales (Europe, États-Unis, Royaume-Uni, Japon et Suisse) ont soit sécurisé le taux existant quand il pouvait être rendu plus robuste, soit créé de nouveaux taux sans risque de référence basés sur les données de marché et censés servir d’alternatives à l’utilisation du LIBOR. Le tableau ci-dessous montre le taux alternatif choisi pour chacune des cinq devises ainsi que l’administrateur de la publication quotidienne de ces données.
En plus des cinq principales devises s’échangeant à Londres et indiquées dans le tableau ci-dessus, un travail considérable a été déployé dans d’autres pays pour trouver des solutions alternatives aux taux interbancaires de référence, notamment au Canada, à Singapour, à Hong Kong, en Thaïlande et en Australie.
Si les autorités ont pris des mesures rapides pour que des taux alternatifs soient disponibles en cas d’arrêt du LIBOR, la transition de l’un des taux de référence les plus connus et les plus utilisés vers les nouveaux taux des différentes zones monétaires suscite toutefois des incertitudes.
Des initiatives sont en cours pour réduire les incertitudes résiduelles liées aux sujet suivants :
- Degré de liquidité des marchés pour les instruments ayant recours à ces nouveaux indices de référence
- Impact sur les documents juridiques relatifs aux contrats existants liés au LIBOR et en cours après 2021
- Mécanismes de gouvernance et d’application réglementaire des contrats ayant recours à ces nouveaux indices de référence
- Nécessité de créer/mettre à jour les infrastructures et logiciels pour veiller à ce que les transactions utilisant les nouveaux indices de référence soient correctement traitées
- Possibles répercussions fiscales et comptables pour les détenteurs et administrateurs de contrats utilisant les nouveaux indices de référence
Tous les grands acteurs et régulateurs des marchés œuvrent pour que ces incertitudes soient levées et pour que la transition ait lieu dans des conditions optimales.