« SAVOIR INVESTIR » : C’est une phase cruciale pour tout investisseur : c’est le moment clé où l’on est confronté à ce choix fort : entrer sur le marché, ou renforcer ses positions.
Dans cette phase, les aspects psychologiques sont nombreux, et très impactants.
La première tendance naturelle, c’est la résistance au changement.
Prenons un exemple : imaginons que l’on soit dans un marché neutre ou baissier. Les aspects négatifs prédominent.
Tout à coup, un fait nouveau apparaît. La donne change. Le marché repart à la hausse.
Dans cette phase-là, l’investisseur a tendance à rester ancré dans son mode de pensée négatif.
Paradoxalement, la nouveauté est perçue comme apportant plus de risques que d’avantages !
On a alors tendance à résister au changement, à préférer le Statu Quo.
Cela prive d’une bonne partie de la tendance haussière à venir.
Ensuite, on s’interroge : « Faut-il investir ? » ... Objectivement, la réponse est sans doute OUI, mais on hésite. Bien souvent, la peur de perdre, de se tromper, nous empêchent de passer à l’acte. On préfère alors ne rien faire plutôt que faire un choix et risquer le regretter.
C’est ce que l’on appelle l’Aversion au Regret.
Une façon de contourner ce biais est de renverser le problème, de poser la question à l’envers, c’est-à-dire : « Suis-je prêt à vendre ma partie déjà investie ? » bien sûr que non puisque la situation s’améliore ! Alors, « S’il ne faut pas vendre, et bien j’achète ! » Cela peut aider à réduire cette phase de sous-réaction aux informations nouvelles, parfois longue et dommageable.
L’autre raison qui nous empêche d’investir c’est la notion du cadrage dans notre vision du marché. On a tendance à regarder seulement les mouvements récents, et à en tirer des conclusions hâtives, au lieu de prendre du recul.
Concrètement, prenons 2 exemples :
En octobre 2014 (cf. graphique vidéo). Si je regarde le marché à COURT terme seulement, il vient de perdre 15% en un mois j’ai vite fait de conclure : « c’est baissier, hors de question que j’achète ! »
C’est oublier de prendre de la hauteur ! En regardant le marché à plus LONG terme, ici sur 2 ans.
Le CAC avait progressé de 57%, sans réelle consolidation. Quoi de plus normal qu’une correction intervienne ? C’est même une opportunité pour investir !
Vous l’aurez bien compris : prendre de la hauteur peut tout changer à notre analyse du marché !
Autre exemple, en Janvier 2015 (cf. graphique vidéo). Le CAC vient de prendre 15% en 2 mois.
Si je ne regarde que le court terme, j’ai vite fait de conclure : « le marché est trop monté, je ne vais quand même pas acheter au plus haut ! J’attends. J’achèterai plus bas »
Là encore c’est oublier la configuration à long terme. Le marché sort d’une phase corrective de 7 mois. Il reprend tout juste sa tendance haussière.
La suite, la voilà : le CAC est monté de 15% de plus en 2 mois. Il fallait investir.
Encore une fois, la prise de hauteur a été bien utile !