Plus que jamais, l’allocation d’actifs dépend du rapport risque-rendement.
Le constat
Le COVID-19 a changé la donne, car il suggère des taux d’intérêt et des rendements obligataires faibles pour longtemps. Les prévisions des banques centrales vont également dans ce sens. Ceci implique des rendements attendus exceptionnellement bas sur de nombreux actifs obligataires sur notre horizon de prévision de 10 ans. Les primes de risque devraient être globalement conformes aux moyennes historiques. Il y a également eu certains effets structurels sur les marchés de l'emploi qui mettront un certain temps à se normaliser et qui laissent entrevoir une croissance économique plus faible en moyenne sur la période. Cela nous a amenés à réviser les taux de croissance des dividendes et/ou le potentiel des effets dits de "re-rating" (hausse du ratio cours sur bénéfice). Les rendements attendus des marchés d'actions ont donc été revus à la baisse.
C'est la première fois dans l'histoire que les rendements attendus sont aussi faibles, surtout en termes réels, car l'inflation devrait rester positive tant aux États-Unis qu'en Europe.
Les investisseurs ont aujourd'hui deux options :
- Préférer un couple risque-rendement très faible à long terme. Ceci implique souvent un rendement inférieur à l'inflation dans l'univers des investissements à revenu fixe,
- Ou encore de prendre plus de risques et d'allouer plus d'argent aux actions et aux investissements alternatifs au sens large.
En matière d'allocation d'actifs, nous continuons à privilégier :
- les investissements à long terme (duration plus élevée)
- les actifs présentant un profil de risque et de rendement plus élevé (marchés d'actions et d'actifs, tels que l'immobilier, les matières premières, etc.)
Comparaison des estimations de rendements attendus de 2020 avec celles de 2019 et 2015.
Quelques constats à partir de ces trois graphiques :
1) La première remarque est visuelle : les rendements attendus sont plus "éparpillés" en 2020 qu'en 2015, s'éloignant de la ligne de régression.
2) La baisse des rendements dans l'univers obligataire s'est poursuivie et a entraîné une révision moyenne à la baisse de -0,5 % des rendements attendus des actifs à revenu fixe. La baisse des rendements en dollar américain au cours des derniers mois a été un peu plus importante que pour les obligations libellées en euro. Les révisions des rendements attendus des actifs à revenu fixe libellés en dollar sont donc un peu plus importantes.
3) Les rendements attendus des investissements en actions sont aujourd'hui inférieurs d'environ -0,75% à ceux de l'exercice précédent. Cela s'explique par la baisse des rendements des dividendes, une croissance attendue des dividendes moins forte et/ou un potentiel de revalorisation moins important.
4) Pour s'adapter à cet environnement, les investisseurs doivent se concentrer principalement sur le long terme et doivent :
- étendre l'horizon de leurs investissements ;
- accepter plus de risques dans leurs investissements en actifs à revenu fixe (obligations d'entreprises tout en restant diversifiés) ;
- augmenter la poche des marchés d'actions qui génèrent des dividendes plus élevés que les rendements obligataires
- se diversifier dans des actifs réels et alternatifs.
Conclusion
Nous recommandons de conserver une stratégie à long terme qui fonctionne bien : profiter des baisses de prix lorsqu'elles se produisent, afin de renforcer les investissements dans les actifs à risque. Cela permet de faire le lien entre la vision à long terme expliquée dans le document joint à cet article et les décisions plus pratiques qui doivent être prises au quotidien.
Le document complet :