Oda Jaune, T like The Thinker, 2023, Huile sur toile / Oil on canvas, 170 × 120 cm non encadré / unframed, 174,5 × 124,5 × 4,5 cm — framed / encadré, Courtesy de l’artiste et TEMPLON, Paris-Bruxelles, New York, Photo Laurent Edeline
BNP Paribas Banque Privée, en collaboration avec Art Paris, souhaite renforcer son soutien aux artistes de la scène française. D’une dotation de 40 000 euros, cette année le prix sera attribué à l’un des artistes du focus thématique Immortelle : un regard sur la peinture figurative en France imaginé par Amélie Adamo et Numa Hambursin.
Découvrez à travers notre série d'articles les artistes nominés pour l’édition 2025 (par ordre alphabétique).
Artiste #13
Oda JAUNE
Née en 1979
Galerie Templon
D’origine bulgare, Oda Jaune, formée à Düsseldorf, a vécu en Allemagne, à Paris puis à Londres. L’artiste a puisé dans cette diversité culturelle la singularité hybride de sa peinture : à la frontière entre tradition réaliste de l’Est, peinture contemporaine allemande et héritage surréaliste. Hors des conventions esthétiques, l’artiste manipule librement les écritures, passant d’une expressivité matiériste gestuelle à un réalisme très précis. Son style original fusionne brutalité et douceur du geste, comme il joue aussi d’une palette séduisante et repoussante. Oda Jaune crée un univers décomplexé qui outrepasse les normes clivantes, imbriquant le laid et le beau, le sale et l’immaculé, le vulgaire et le raffiné, le profane et le sacré. Scènes d’intérieurs, portraits, natures mortes ou paysages sont ainsi toujours peuplés de figures hybrides et morcelées. Magnifiées ou violentées, ces figures nous apparaissent imbriquées, une partie d’elles restant cachée ou transformée en objet, en animal ou en éléments naturels. Chez Oda Jaune, l’objet est vivant, le corps un amas organique suggérant à la fois la vie et la mort. Comme l’extérieur est l’intérieur et l’intérieur git à l’extérieur.
Né de l’union de paradoxes, rendu possible par le collage et l’hybridation, l’univers d’Oda Jaune est tourné vers une réalité onirique et intérieure. Dans l’héritage surréaliste, il lève le voile sur le fond refoulé de nos psychés, notre rapport à la mort, au sexe et à la vulnérabilité. Mais il suggère aussi, empreint d’un fond politique expressionniste, un regard attentif à la brutalité de l’Histoire et à une réalité sociale qui violente l’être. Ainsi la peinture dérangeante d’Oda Jaune se situe en tension sur un fil, entre la perception du morcellement de l’humain dans le monde moderne et la tentative de réparation, que disent la lumière et le voile, l’envol, la fusion des genres, mais aussi du trivial et du mystique, omniprésents dans sa peinture.
Retrouvez les nominés :
Ronan Barrot (Galerie Claude Bernard)
Marion Bataillard (Galerie Paris-B)
Maty Biayenda (Double V Gallery)
Vincent Bioulès (Galerie La Forest Divonne)
Jean-Charles Blais (Galerie Yvon Lambert)
Katia Bourdarel (Galerie Renard Hacker)
Marcos Carrasquer (Galerie Polaris)
Robert Combas (Strouk Gallery)
Laura Garcia-Karras (Galerie Anne-Sarah Bénichou)
Vincent Gicquel (Galerie RX & SLAG)
Yayoï Gunji (Galerie Catherine Issert)
Dhewadi Hadjab (Galerie Mennour)
Oda Jaune (Galerie Templon)
Youcef Korichi (Galerie Suzanne Tarasiève)
Thomas Lévy-Lasne (Galerie les filles du calvaire)
Johanna Mirabel (Galerie Nathalie Obadia)
Marlène Mocquet (Galerie BSL)
Barbara Navi (Galerie Valérie Delaunay)
Françoise Petrovitch (Galerie Semiose)
Laurent Proux (Galerie Semiose)
Karine Rougier (Galerie les filles du calvaire)
Milène Sanchez (Galerie Claire Gastaud)
Agnès Thurnauer (Galerie Michel Rein)
Léa Toutain (Galerie Camille Pouyfaucon)
Gaétan Vaguelsy (Galerie Polaris)