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L’Inde attire les IDE mais ne les retient pas

BNP Paribas - Portail des études économiques
Publié le 09 juillet 2025 - Mis à jour le 09 juillet 2025
Temps de lecture : 3 minutes

L’Asie est le premier récipiendaire d’investissements directs étrangers

L’Asie de l’Est et du Sud est le premier récipiendaire d’investissements directs étrangers (IDE) parmi les pays émergents (59,9% du total en 2024), un niveau en adéquation avec leur poids dans l’économie mondiale. Selon l’UNCTAD, en dehors de la Chine et de Singapour (centre financier par lequel transitent les capitaux), l’Inde, l’Indonésie et le Vietnam ont été les principaux récipiendaires d’IDE en Asie émergente en 2024 (graphique 1).

Alors que les flux d’IDE vers l’Asie du Sud-Est sont en moyenne supérieurs depuis 2021 à ceux enregistrés sur la période 2016-2019, ils ont baissé en Chine et en Inde. Rapportés au PIB, les flux nets d’IDE entrants en Inde (IDE des non-résidents déduction faite des désinvestissements) n’ont atteint en 2024 que 0,7% du PIB, le niveau le plus faible depuis 2012 (ils s’élevaient à 4,2% du PIB au Vietnam). Cette baisse est d’autant plus surprenante que, selon l’UNCTAD, les annonces de nouveaux projets d’investissements (« greenfield ») dans le pays augmentent fortement depuis 2022.

Entrées nettes d’IDE en Asie émergente
Entrées nettes d’IDE en Inde

L’Inde, gros récipiendaire d’IDE bruts, ne parvient pas à les retenir

Entre 2017 et 2024, les investissements directs bruts des non-résidents reçus par l’Inde ont été multipliés par 1,3 tandis que les montants désinvestis ont été multipliés par près de 2,9 (graphique 2). Les entreprises étrangères ont cédé leurs avoirs ou rapatrié leurs revenus sans les réinvestir dans le pays.

Ni la dégradation de l’environnement économique, ni l’environnement politique instable explique un tel phénomène. Hors période pandémique, les rythmes de croissance ont été solides (supérieurs à ceux des pays d’Asie du Sud-Est), les perspectives de croissance favorables et les risques macroéconomiques contenus.

Les désinvestissements peuvent s’expliquer par l’environnement des affaires et les contraintes structurelles qui pèsent sur le développement des entreprises étrangères en Inde. Depuis 2017, la qualité des infrastructures s’est sensiblement améliorée mais la corruption, déjà élevée, s’est accrue et la qualité de la gouvernance est fragile.

L’Inde est surtout caractérisée par un marché du travail beaucoup plus rigide qu’en Asie du Sud-Est. La réforme du travail (2020), qui visait à libéraliser le marché du travail, n’est toujours pas appliquée et pourrait ne pas l’être avant 2026 (au mieux). Par ailleurs, l’acquisition de terres reste très problématique et constitue un frein à l’implantation et au développement des entreprises.

Les perspectives à court terme dépendent des réformes

Les flux d’IDE en provenance de Chine devraient rester durablement bas, les relations politiques entre la Chine et l’Inde étant complexes. Les investissements américains (14,9% des IDE bruts reçus) pourraient être freinés par le durcissement de la politique commerciale américaine. Les investissements en provenance de l’Union européenne (15,2% des IDE) devraient, en revanche, accélérer avec la signature d’un accord de libre-échange (attendu d’ici la fin de l’année). L’enjeu pour l’Inde est de mettre en œuvre des réformes offrant des conditions plus favorables aux entreprises étrangères pour les inciter à s’implanter durablement.

Dans les pays d’Asie du Sud-Est, à court terme, l’évolution des IDE dépendra des négociations commerciales bilatérales avec les États-Unis. Les pays « connecteurs » devraient continuer à bénéficier de l’afflux d’investissements chinois, à condition qu’ils ne soient pas beaucoup plus taxés que les autres pays fournisseurs des États-Unis.

Tags :

Economie mondiale - Marchés financiers
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