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Vers un dollar encore plus faible

Guy Ertz
Deputy Global CIO BNP Paribas Wealth Management
Publié le 06 octobre 2025 - Mis à jour le 06 octobre 2025
Temps de lecture : 4 minutes

Nouvel objectif EUR/USD : 1,24 à 12 mois

Les principaux facteurs qui ont pesé sur le dollar sur une période de 12 mois sont (1) l'appétit pour les monnaies « refuges » lié à l'incertitude politique et économique et (2) le différentiel de taux d'intérêt.

Le statut de valeur refuge traditionnellement accordé au dollar est aujourd’hui remis en cause, étant donné les questions liées à la soutenabilité de la dette et à l'indépendance de la Fed. Les deux pourraient être une source d'inflation à long terme et entraîner une perte de pouvoir d'achat du dollar.  En ce qui concerne le différentiel de taux d'intérêt, les décisions politiques de la Réserve fédérale américaine et de la Banque centrale européenne seront clés. Pour la BCE, nous nous en tenons à l'hypothèse que le cycle de baisse des taux est terminé et que le taux de dépôt restera à 2 % pour l'année à venir. Les risques du côté de la croissance sont équilibrés, et l'inflation est proche de la cible de 2 %. Le taux de dépôt réel (déduction faite de l'inflation) est nul, ce qui est favorable dans un tel environnement. Pour la Fed, il y a cependant un dilemme.

Du côté de l'inflation, l’impact modéré de la hausse des tarifs douaniers jusqu'à présent semble refléter des effets décalés. Les statistiques pour les premiers mois ont montré une forte augmentation des stocks en prévision de l'application des droits de douane. Cela explique pourquoi les coûts liés aux tarifs n'ont pas encore eu d'impact majeur à ce stade. Toutefois, certaines entreprises devraient commencer à réévaluer à mesure que leurs stocks diminuent au cours des prochains mois. L'inflation pourrait donc rester élevée plus longtemps. Le marché du travail américain s'est sensiblement affaibli ces derniers mois, la demande et l'offre de main-d'œuvre s'étant ralenties. Cela s’explique en partie par l'affaiblissement de l'activité et par le durcissement des règles en matière d'immigration qui réduisent la main-d'œuvre disponible. 

La Fed semble préoccupée par une nouvelle détérioration des conditions du marché du travail. C'est la raison pour laquelle elle devrait continuer à baisser ses taux malgré une inflation persistante. Nous notons également que les pressions politiques persistantes exercées sur la Fed ont déplacé l’attention vers le soutien à la croissance et à l'emploi plutôt que sur la priorité accordée à la stabilité des prix. Nous avons modifié nos prévisions et prévoyons un total de 4 baisses menant le taux terminal à 3,25 %. C'est une baisse supplémentaire par rapport aux perspectives précédentes. Comme mentionné ci-dessus, nous ne prévoyons pas de nouvelles baisses pour la BCE et cela impliquerait une nouvelle réduction du différentiel de taux d'intérêt au cours des prochains mois. Les marchés ont déjà intégré une telle évolution dans les cours car l'écart entre les rendements à 2 ans a diminué (voir le graphique ci-dessous).

Dans l'ensemble, nous observons donc des risques croissants d'un regain de faiblesse du dollar américain dans les mois à venir, sous l'effet de l'incertitude politique, de l'érosion de son attrait en tant que valeur refuge et des perspectives accommodantes de la Fed. Compte tenu de ces facteurs, nous passons notre objectif à 3 mois de 1,15 à 1,16 et notre objectif à 12 mois de 1,20 à 1,24 (valeur d'un euro).

Déterminants à moyen terme

À moyen terme, le principal moteur restera la parité de pouvoir d'achat (PPA). Il mesure le taux de change qui égalise le prix d'un panier représentatif de marchandises lorsqu'il est calculé en dollars. La juste valeur à long terme pour un euro (« parité de pouvoir d'achat » ou PPA) fournie par l'OCDE est d'environ 1,38 dollar (sur la base des chiffres de l'Allemagne). Des écarts par rapport au PPA peuvent toutefois être observés sur une longue période. Certaines études universitaires suggèrent qu'une approche plus pertinente serait la notion de demi-vie*. D’après Craig (2005), « une demi-vie représente le temps qui s'écoule avant qu'un écart entre le niveau de la PPA et le taux de change actuel ne soit la moitié de sa taille actuelle ». Il a constaté que pour les grandes différences, cette période pouvait être d'environ 12 à 18 mois. Actuellement, la notion de demi-vie suggère une juste valeur d'un euro d'environ 1,27. 

Notre expert
Guy Ertz
Deputy Global CIO BNP Paribas Wealth Management
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