Pourquoi être plus optimiste aujourd'hui ?
La demande dans le secteur de la construction reste étonnamment robuste : outre les dépenses des ménages, les dépenses de construction représentent une composante majeure de l'activité économique. Elles ont tendance à souffrir lorsque les taux d'intérêt augmentent (et donc les taux hypothécaires) en raison d’un ralentissement des achats de logements.
Pourtant, les dépenses américaines de construction n'ont pas ralenti, malgré la hausse des taux hypothécaires fixes à long terme qui sont passés de 3,5 % à 7 % en un an. En outre, depuis juillet 2022, les ventes de logements neufs aux États-Unis ont augmenté de manière significative, passant de 543 000 en juillet à 683 000 en avril de cette année.
L'activité manufacturière s'est affaiblie, mais la dynamique s'est améliorée : la demande de biens qui avait été largement dopée par la réouverture post-Covid en 2021-22 s’est repliée, entraînant une baisse de l'activité manufacturière mondiale.
Au niveau mondial, cette dernière apparaît en bien meilleure santé. La composante production de l'indice PMI composite JP Morgan Global reste robuste à 54,4, bien au-dessus de 50 et indique donc toujours une croissance positive de l'activité manufacturière dans le monde entier.
L'inflation baisse aux États-Unis et en Europe, mais pas en Chine : elle reste cependant trop élevée aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Europe.
Les taux d'inflation diminuent globalement dans ces zones et cette baisse devrait s’accélérer au cours des six prochains mois. En outre, la Chine n'a pas le même cycle économique et son inflation est faible : l'IPC (Indice des Prix à la Consommation) sous-jacent n'est que de 0,6 % en glissement annuel au mois de mai, permettant ainsi aux autorités chinoises de dynamiser l'économie via des taux d'intérêt plus bas, en particulier pour stimuler la croissance intérieure.
Cette baisse de l'inflation est en ligne avec le programme de hausse des taux des banques centrales. Ce scénario semble fonctionner même si la baisse de l’inflation est plus lente que prévu.
Doit-on alors être plus optimiste ? D’un point de vue statistique, un « atterrissage en douceur », dans lequel les banques centrales relèvent les taux d'intérêt et contiennent l’inflation sans déclencher de récession économique, est rare. Il y a peu de chances que ce scénario se produise. Toutefois, nous avons tous été surpris par la résilience de l'économie mondiale face à un cycle de hausse de taux coordonné et massif dans la plupart des pays.
L'inflation est en baisse, mais la croissance ne s'est pas (encore) contractée. Aux États-Unis, l'indicateur GDPNow de la Fed d'Atlanta indique une prévision de croissance du PIB de 1,8 % (annualisée) pour le T2 de cette année, un taux correct compte tenu de la hausse massive des taux d'intérêt au cours des 12 derniers mois.
La probabilité de parvenir à un « atterrissage en douceur » a augmenté et se reflète sur les marchés actions en Europe, au Japon et aux États-Unis.