S’il bénéficie indéniablement du contexte actuel de taux bas, ce véritable outil de gestion patrimoniale a bien d’autres atouts à faire valoir. Sa flexibilité permet de concevoir des solutions sur-mesure pouvant répondre aux problématiques les plus complexes.
Le crédit est une brique essentielle de la gestion de patrimoine. Son usage ne se limite pas à pallier un manque de moyens financiers, ni à bénéficier seulement des taux d’intérêt extrêmement bas. « On ne fait pas de crédit pour faire du crédit, mais pour répondre à des problématiques patrimoniales comme financer l’acquisition d’un actif, accroître son patrimoine en profitant d’un effet de levier, anticiper des revenus futurs, organiser sa situation familiale ou professionnelle, faire face à des évènements exceptionnels à l’image de ceux engendrés par la crise sanitaire », souligne Pierre de Pellegars, responsable de la Gestion de Fortune de BNP Paribas Banque Privée. Le confinement et la crise économique n’ont pas pesé sur les demandes de crédit qui sont restées très soutenues, même si les financements immobiliers ont un peu marqué le pas face à la difficulté de visiter les biens.
Un patrimoine complexe doit être abordé à l'image du bilan d'une entreprise
Une gestion actif-passif
L’importance du crédit est fonction croissante de la taille du patrimoine. « Cela peut paraître contre-intuitif, mais les clients fortunés ont besoin du crédit, note pour sa part Laurent Pessina, responsable du pôle crédits chez BNP Paribas Banque Privée. Leur patrimoine étant très souvent complexe, il doit être abordé à l’image du bilan d’une entreprise, à travers une gestion actif-passif ». Il s’agit ainsi de faire des arbitrages entre actif et passif, entre immobilisations longues (immobilier par exemple) et courtes (les actifs financiers). Le recours au crédit s’imposera naturellement si le taux d’intérêt qu’on devra payer est inférieur au taux de rendement de l’actif dont on souhaite financer l’acquisition (le taux de rendement des loyers attendus, par exemple) ou de celui que l’on devrait céder le cas échéant pour financer l’opération (l’espérance de gain d’un portefeuille financier). Le faible niveau des taux d’intérêt rend ces arbitrages plus favorables à l’utilisation du crédit durant la période actuelle. Néanmoins, même si le crédit coûte plus cher que le rendement anticipé, son usage peut se justifier par la volonté de conserver des liquidités pour saisir des opportunités d’investissement à court terme. Plus particulièrement, au cours de la baisse des marchés financiers l’année dernière, le recours au crédit a permis à ceux qui avaient besoin de financer un projet de ne pas liquider des avoirs financiers au plus bas. Ils ont pu, dans ce cas, opter par exemple pour un crédit in fine (lire encadré). Idem pour ceux qui ont eu des retards Fortune de revenus du fait de la pandémie de la Covid-19. Le crédit permet également d’organiser la détention de son patrimoine personnel ou professionnel. Ainsi, dans le cas d’une indivision, il est possible de créer une Société civile immobilière (SCI) en prenant un emprunt pour financer le rachat des autres parts.
Un crédit doit s'accompagner d'un conseil patrimonial pour avoir une vue complète des problématiques, notamment fiscales.
Du sur-mesure
Faire partie d’un grand groupe bancaire permet à BNP Paribas Banque Privée de disposer d’une capacité d’octroi de crédit plus élevée. Mais ce n’est pas le seul élément différenciant. « Du fait même de la place primordiale du crédit dans une stratégie patrimoniale, nous sommes le plus souvent amenés à faire du sur-mesure, en combinant parfois plusieurs types de crédit, afin d’adapter au mieux les modalités de remboursement, l’échéance, les garanties à la situation de chaque client, précise Pierre de Pellegars. C’est pourquoi nos opérations de crédit s’accompagnent également d’un conseil patrimonial pour avoir une vue complète des problématiques, notamment fis-cales. Nous mobilisons toutes nos expertises pour accompagner nos clients dans les opérations les plus complexes et pour améliorer nos dispositifs chaque année ».
Une large palette de solutions
Lorsque l’on envisage un financement, on doit choisir le crédit dont les caractéristiques correspondent le mieux aux besoins :
- L’autorisation de découvert permet d’obtenir un financement à court terme, renouvelable à l’échéance sous couvert d'un accord.
- Le crédit amortissable est plus adapté à un financement de long terme. Capital et intérêts sont remboursés sur une base régulière (mensuelle par exemple), établie dès la souscription.
- Le crédit in fine permet de ne verser que les intérêts régulièrement, le capital étant remboursé à l’échéance (déterminée en fonction de la matérialisation d’un revenu différé ou la cession prévue d’un actif). Adossé à un actif financier, il permet de bénéficier d’un effet de levier pour développer son patrimoine.
Dans le cas d’une opération complexe, ces crédits peuvent être modulés et combinés entre eux, pour une solution sur-mesure.
Article extrait de la lettre gestion de fortune n°29 du mois de janvier 2021