De la fin du XIXe siècle à aujourd’hui, le rôle des femmes dans la banque a évolué de façon continue, comme l’illustrent les collections photographiques et les archives de BNP Paribas. D’abord employées administratives entre 1880 et 1930, elles jouent ensuite un rôle clé dans la révolution mécanographique, puis elles contribuent au développement de l’informatique dans les années 1950. Viennent ensuite dans les années 1960, le temps de leur indépendance financière et de la progression de leur taux d’activité. Découvrez une sélection de documents qui racontent l’histoire de l’émancipation des femmes chez BNP Paribas en tant que clientes et employées.
A l’occasion de la journée internationale des droits de la femme 2023, le département Archives et Histoire de BNP Paribas vous invite à découvrir une sélection d’archives retraçant l’histoire des femmes dans la Banque et faisant l’objet d’une exposition interne.
1880 – 1930 : Les femmes, des recrues pour les services administratifs des banques
Au cours des années 1880, les banques ont créé de nouveaux services administratifs et ont commencé à embaucher des femmes pour y travailler. Elles étaient réputées minutieuses et appliquées et occupaient des emplois dans les bureaux des coupons et titres, des services de recouvrement et remboursement, du portefeuille, de comptabilité, de suivi des dossiers clients…Dans les années 1930, les banques s’inspirent du taylorisme en rationnalisant l’organisation de leurs activités, ce qui conduit à la création de centres regroupant exclusivement les tâches administratives. Les effectifs féminins progressent de façon continue et jouent un rôle clé dans ces usines tertiaires.
Les femmes œuvrent dans les coulisses de la conservation de titres de la Conninais en Bretagne
La Banque nationale pour le commerce et l’industrie (BNCI) a mis en place la conservation de Titres de la Conninais en 1938, pour centraliser en un seul endroit les manipulations manuelles des titres et des coupons, ainsi que leur traitement comptable. Les employées, en majorité des femmes, découpent les coupons associés aux titres et les collent sur des feuilles, en indiquant la date et le nom de la personne qui en a touché le montant. Les femmes sont également chargées de trier, classer et comptabiliser les titres.
1930-1960: Les femmes actrices de la révolution mécanographique
Pour contenir les coûts de traitement qui grimpent en flèche et gérer la quantité croissante de comptes, d’écritures et de pièces comptables, les banques adoptent les nouvelles méthodes d’organisation du secteur industriel. C’est d’abord la mécanisation de la manipulation du document papier, puis son traitement à l’aide de machines comptables de bureau.
Les femmes sont partie prenante de la transformation des méthodes de travail opérées au sein des banques, qui font d’elles des icônes de la révolution bancaire mécanique et du traitement de l’information de masse.
Juillet 1965 : Les femmes mariées, des clientes comme les autres ?
Le 13 juillet 1965, les femmes mariées deviennent clientes à part entière des établissements financiers grâce à la loi sur la famille, leur accordant le droit de travailler et d’ouvrir un compte bancaire sous leur propre nom et sans l’autorisation de leur époux. Cette révolution sociétale majeure ouvre la voie à l’émancipation des femmes, dont le taux d’activité progresse en continu dans les années 1960. En 1962, une femme mariée sur deux est active. Dans le sillage de cette loi, les banques ont accompagné la clientèle féminine dans leur indépendance financière à travers une série d’actions pédagogiques et de communication.
Les femmes : au service des clients et en première ligne
Dans les années 1960, la Banque nationale pour le commerce et l’industrie (BNCI) développe et modernise ses agences. Mobilier, espace d’accueil avec de la confidentialité, décor, tout est repensé pour offrir une expérience agréable au client. Avec cette nouvelle approche stratégique, les femmes occupent des postes d’accueil et de conseil. Elles ne sont plus cantonnées aux activités dites de «back-office».
Les femmes au cœur des bureaux de dactylographie
Apparue à la fin du XIXe siècle et intégrée aux centres administratifs de la banque lors de la rationalisation de ses activités dans les années 1920, la dactylographie s’est très vite féminisée. Outil incontournable pour un métier brassant des volumes de papier et de données significatifs, la machine à écrire s’est perfectionnée au fil des innovations technologiques.
De la mécanographie à l'informatique
En 1957, le Comptoir national d’escompte de Paris (CNEP) commande le plus gros ordinateur de gestion développé en Europe, le Bull Gamma 60. Il est mis en service en 1961 après une période d’intégration. Dans la continuité de la mécanographie, les femmes contribuent au déploiement de cette nouvelle technologie.
A travers le monde
La féminisation des effectifs du Groupe a débuté en France à partir des années 1880, pour s’amplifier dans les années 1960 dans le sillage d’évolutions sociétales. Cette tendance s’observe aussi sur les cinq continents où le Groupe est implanté depuis ses origines.
Diversité et inclusion dans les équipes de la banque
La progression des femmes au sein du Groupe a été continue. Elles exercent tous les métiers de la banque en assumant des responsabilités allant de l’opérationnel à l’encadrement. Si certaines activités telles que l’informatique sont encore peu féminisées, BNP Paribas s’inscrit dans des coalitions citoyennes visant à réduire ces écarts.