Résumé du mois :
1-Dans le commentaire du mois de mars, nous avions constaté que le marché ne nous laissait pas de repit. Avril a répondu à nos attentes !
Le Stoxx 600 a repris une trajectoire haussière en avril avec une hausse de 1.92%. Sur les 18 séances du mois, seule une a connu une variation de plus de 1% (+1.01% le 12/04).
En effet, les investisseurs ont adopté une approche positive qui intègre le sentiment que la croissance US ralentit progressivement mais que les consommateurs disposent toujours d’une épargne conséquente et d’une amélioration des salaires réels. Par ailleurs, la Chine accélère avec une impulsion des crédits en hausse, impliquant une amélioration des PMI mondiaux à 52 d'ici la fin de l'année. Enfin, l’Europe continue de publier des chiffres économiques légèrement au-dessus des attentes. Il en est de même sur les US (indicateur de bonnes surprises à 19) et la Chine (indicateur à 133 !!). Tous ces éléments ont contribué à soutenir le marché.
2-A ce stade, les investisseurs semblent faire fi des conséquences liées au ralentissement du crédit (et de la hausse des taux) et ne s’inquiètent pas non plus d’éventuelles baisses des bpa. Les craintes d’une récession semblent à nouveau être reportées à plus tard…Notons que nous sommes en accord sur ce dernier point compte tenu de la hausse des salaires réels, de la stabilisation de l’immobilier US, du creux constaté sur la confiance des consommateurs EU et de la croissance des crédits en Chine. Depuis le début de l’année, le Stoxx600 a enchainé 3 hausses mensuelles (sur 4 mois), ne laissant que le mois de mars en territoire négatif, et encore, de seulement 0.7%. Depuis le début de l’année, la hausse se chiffre à près de 10%.
3- Sur le mois précédent, les analystes ont continué d’abaisser leurs anticipations de bpa. Pour 2023 & 2024, les attentes de croissance de bpa du Stoxx 600 ressortent respectivement à 0.4% yoy (vs 0.9% à fin avril) & 7.8% (vs 7.5% à fin mars).
Cette tendance contraste avec les publications du T1 qui constituent un bon cru. Sur les 15% des entreprises du Stoxx 600 qui ont publié, près de 75% des chiffres de bpa battent le consensus.
4-Dans ce contexte, le VIX a fini le mois à 15.78 et les taux 10 ans US et allemand ont clôturé avril à respectivement 3.42% (-5pb MoM) et 2.31% (+3pb MoM).
Au niveau sectoriel, la situation était contrastée avec un panaché de secteurs cycliques, défensifs et financiers aux premières places. En guise d’illustration, on peut citer l’immobilier (+5.2%), la pharma (+4.7%), l’assurance (+4.44%), le Loisir (+4%) et le PCD&GS (+3.9%). En bas de classement, on retrouve les Basic Ressources (-5.66%), la Tech (-4.5%), l’Auto (-2.6%) et le Retail (-0.3%). Au niveau des valeurs, le M&A a soutenu un certain nombre de titres : on citera en particulier Simcorp (+41%), Dechra Pharmaceuticals (+41%), Electrolux (+22.7%), et Majorel (+44%)
5-Au niveau des flux traités par nos sales-traders, ils ont été relativement équilibrés entre achats / ventes. Peu de différentiations entre les LO et les hedges.
On notera toutefois que la consommation a représenté près de 40% des flux traités, que les telco ont été les valeurs les plus recherchées à l’achat (54% des ordres) et que la Tech a été vendue à hauteur de 58% des flux.
Quelques news macro :
Le FMI a légèrement dégradé à +2.8% (-0.1pp) sa prévision de croissance mondiale pour 2023, rappelant les pressions sur l’activité qu’impliquent le resserrement monétaire et l’absorption toujours en cours des chocs liés à la pandémie et à l’invasion de l’Ukraine. En matière de niveau des prix, l’institution prévoit +7.0% d’inflation en moyenne annuelle (+0.4pp par rapport à la dernière publication).
Aux Etats-Unis, la croissance du PIB a surpris à la baisse par rapport aux attentes lors du Q1 2023 avec un résultat annualisé de +1,1%, ce qui marque par ailleurs un net ralentissement par rapport au trimestre précédent (+2,6%). Si le rebond de la consommation privée a soutenu la croissance, les reculs observés en matière d’investissement résidentiel et dans les équipements témoignent de l’impact progressif du resserrement monétaire. Quant à l’inflation, l’indice CPI ralentit à +5.0% y/y en mars, notamment du fait d’une baisse des prix de l’énergie (-6.4% y/y) et d’une moindre inflation alimentaire (+8.5% y/y, -1.0pp par rapport au mois précédent), alors que l’inflation sous-jacente s’apprécie quelque peu à 5.6% (+0.1pp). De l’autre côté, le Core PCE – indice de référence de la Fed – ne décroît que marginalement à +4.6% y/y, ce qui aura son importance dans la décision de l’institution de relever ou non son taux principal cette semaine. Enfin, si l’ISM Manufacturier se redresse quelque peu à 47.1 (+0.8), il s’établit en zone de contraction pour un sixième mois consécutif et demeure à un niveau particulièrement bas d’un point de vue historique.
Dans la zone euro, le premier trimestre 2023 fut l’occasion d’un rebond du taux de croissance à +0.1% q/q, ce qui est en-deçà des prévisions du consensus (+0.2%) du fait d’une déception sur les chiffres allemands (+0.0% q/q contre +0.2% escomptés), après une diminution de -0.1% au Q4 2022. Par ailleurs, bien que l’inflation sous-jacente recule de façon marginale (5.6% y/y, -0.1pp), l’indice headline met fin à une phase de décélération ininterrompue depuis octobre et gagne +0.1pp à 7.0% y/y. En conséquence, l’objet de la réunion de la BCE du début de mois de mai devrait porter sur l’ampleur du nouveau relèvement de taux. S’agissant des enquêtes PMI, l’indice composite s’apprécie à 54.4 (+0.7 pt) du fait d’améliorations concernant le prix des intrants et les nouvelles commandes. Le résultat agrégé masque pourtant un déséquilibre sectoriel croissant : en effet, si la partie services fait état d’un dynamisme qui dépasse les prévisions du consensus (56.6, +1.6 pt), le secteur manufacturier - plus sensible au resserrement des conditions de crédit - prolonge sa phase d’expansion entamée en juillet 2022 et diminue à 45.5. Au Royaume-Uni, l’inflation se maintient à un niveau préoccupant et décélère moins que prévu à +10.1% y/y (-0.3 pp).
En Chine, la croissance économique fut de +4.5% y/y au Q1 2023 sous l’effet d’une consommation apparaissant comme dynamique en matière de services (+5.4% y/y de croissance du secteur des services) tandis que le secteur industriel marque le pas (+3.3% y/y), ce qui est conforme au scénario de reprise à deux vitesses sur fond de faible demande globale. En revanche, l’enquête PMI officielle du mois d’avril est en recul sur les composantes manufacturière (49.2, -2.7 pt) et non-manufacturière (56.4, -1.8 pt). Enfin, quelques craintes désinflationnistes apparaissent alors que le taux d’inflation diminue à +0.7% y/y en mars, un niveau sensiblement en-deçà de la cible de la banque centrale.