Communiqué de presse, 17 avril 2023
Après 5 ans de conception, le projet de la Fondation Tara Océan passe des plans à la réalité. La construction du nouveau navire conçu pour l’observation et la recherche scientifique en Arctique commence. Le chantier naval a été confié aux Constructions Mécaniques de Normandie (CMN) à Cherbourg. La Fondation Tara Océan se réjouit de ce chantier sur le territoire français.
Le compte à rebours de cette exploration scientifique inédite au pôle Nord est lancé.
Le chantier de Tara Polar Station durera 18 mois pour une livraison au début de l’automne 2024. “L’objectif est de mettre à l'eau ce navire en septembre 2024, et d'effectuer une campagne de tests en conditions polaires pendant 3 à 4 mois dès l'hiver 2024.” précise Romain Troublé, Directeur général de la Fondation Tara Océan. La première expédition de Tara Polar Station aux confins du pôle Nord est prévue pour l’été 2025.
Conçue avec l’architecte Olivier Petit, la base polaire dérivante pourra supporter des températures de -52°c et embarquera, sur une dizaine d’expéditions successives, des scientifiques du monde entier jusqu'en 2045. Climatologues, biologistes, physiciens, glaciologues, océanographes, ingénieurs, artistes, médecins, journalistes, et marins vont s’unir et cohabiter à bord de cette ISS du pôle Nord pour effectuer des observations et mener des expériences sur place, en plein cœur de la longue nuit polaire hivernale.
La base polaire de 24 mètres permettra d’embarquer un équipage de 12 personnes en hiver et jusqu'à 20 personnes en été. Pour une rare fois, le milieu Arctique, et la biodiversité qui l’habite sera étudié sur le long-terme et les observations sur cet écosystème encore méconnu et sa biodiversité auront lieu au fil des saisons.
Tara Polar Station : étudier l’Arctique pour accélérer la recherche sur le climat et la biodiversité.
Piégée dans la banquise, Tara Polar Station aura pour objectif de renforcer la recherche française et internationale sur l’Arctique, milieu parmi les plus extrêmes de notre planète, afin de mieux comprendre l’impact du changement climatique sur la biodiversité et les capacités d’adaptation des espèces locales. Les principaux axes de recherche seront :
- La migration des organismes marins vers l’Arctique et leur devenir ;
- L’impact du changement climatique sur le fonctionnement des écosystèmes en Arctique ;
- De nouvelles découvertes en biotechnologie et biomédecine, ainsi que sur l’adaptation de la vie en conditions extrêmes ;
- Les mécanismes du dérèglement climatique en Arctique.
La base scientifique dérivante sera équipée d’un laboratoire humide pour la manipulation des échantillons, de laboratoires secs avec instrumentation, et des laboratoires dédiés à l’expérimentation sur place pour mener des expériences sur les organismes méconnus de l’océan Arctique et comprendre cet écosystème unique.
“L'Arctique vient de frôler un record de minimum de glace en cette fin d’hiver. Le temps presse d'aller au chevet de sa biodiversité largement inconnue.” alerte Chris Bowler, Directeur de recherche CNRS à l’École normale supérieure et Président du comité scientifique de la Fondation Tara Océan.
L’aventure scientifique et humaine mobilise déjà de nombreux partenaires.
Les partenaires scientifiques aux côtés de la Fondation Tara Océan sont nombreux derrière les trois pilotes que sont le CNRS, l’Université Laval à travers le laboratoire Takuvik et l’Université américaine du Maine. Au total une trentaine de laboratoires de 12 pays participent à l’élaboration de la stratégie scientifique avec notamment le Swiss Polar Institute, la Sorbonne, l’Université Libre de Bruxelles, le CEA-Genoscope, l’Alfred
Wegener Institute d’Allemagne, le CNES, l’Institut Polaire Français Paul-Emile Victor et bien d’autres.
Des partenaires institutionnels se sont également engagés à soutenir la construction du navire. Ce programme public-privé bénéficie d’un cofinancement de l’Etat dans le cadre de France 2030 et de l’Union européenne – Next Generation EU dans le cadre du plan France Relance. Cette nouvelle exploration scientifique contribuera au déploiement en Arctique de la Stratégie polaire de la France à l’horizon 2030 : « Équilibrer les extrêmes » et appelle aussi la création d’un comité interministériel des pôles pour soutenir l’investissement indispensable de la France dans les infrastructures Antarctiques garantes d’une science de haut niveau.
Elle bénéficie également du soutien financier de la Fondation Prince Albert II de Monaco, des Explorations de Monaco, de BNP Paribas, d’agnès b., de la Fondation Didier et Martine Primat, du soutien de Cap Gemini
Engineering, de la Fondation Veolia et du Bureau Veritas.
La Fondation Tara Océan est toujours à l'œuvre pour rechercher des sources de financement additionnelles pour couvrir l’ensemble de la construction et les premières années de déploiement opérationnel.