Reconversion dans l’éolien marin pour un grand pôle pétrolier américain
Chaque matin, plus de 600 ouvriers pointent sur le chantier naval de Louisiane où l'Eco Edison, le premier navire construit aux États-Unis pour desservir les parcs éoliens en mer, est en construction. Il ne s'agit là que d'une partie de la transition énergétique qui remodèle la région du golfe du Mexique, de plus en plus parsemée de projets éoliens en mer. En février, l'administration Biden a annoncé la toute première vente de concessions éoliennes offshore dans le Golfe, au large des côtes du Texas et de la Louisiane. Ce projet intervient au moment où la région souffre de licenciements dans l’industrie pétrolière et gazière. Dans l’État de Louisiane, les emplois liés au secteur ont été divisé par 2 entre 2015 et 2021. Le projet a donc été favorablement accueilli par la population qui espère attirer de nouveaux investisseurs, créer de nouvelles opportunités d'emploi et relancer l’économie locale. Les entreprises du Golfe ont déjà signé 23% des contrats pour les besoins offshores, mettant à profit leur expertise dans les opérations pétrolières et gazières pour soutenir les parcs éoliens.
Dominion Energy Inc. a déjà investi plus $500 millions dans la construction d’un navire d'installation éolienne au large du Texas. De son côté, le géant de l'énergie Shell Plc a investi $10 millions dans Gulf Wind en mars dernier pour faire avancer la recherche sur des turbines capables de produire de l'électricité de manière rentable et de survivre à des ouragans. Selon le ministère américain de l'énergie, un seul parc éolien offshore construit dans le Golfe pourrait créer environ 4'500 emplois et stimuler l'économie à hauteur de $445 millions.
Sources : Bloomberg, EnergyConnects
Villes éponges : une solution d’avenir
Si une bonne gestion de l'eau a toujours été essentielle pour les villes, le changement climatique combiné à la croissance urbaine dans des zones plus vulnérables, en a fait une priorité encore plus importante. La province chinoise de Hainan innove grâce à son réseau pionnier d'infrastructures vertes et naturelles capables d'absorber les inondations dues aux tempêtes et les fortes pluies de mousson. Yu Kongjian a été le premier à proposer le concept holistique de "ville éponge". "Pour survivre, il faut être spongieux", explique Kongjian, doyen de l'Université de Pékin, et précise que protéger les villes avec des infrastructures en béton est voué à l'échec.
"L'un des problèmes auxquels toutes les villes sont confrontées est qu'à mesure qu'elles s'étendent, elles ne font que bétonner tous les terrains", explique Asit K. Biswas, expert à l'université de Glasgow. "L'eau qui s'écoulait vers le sol ne s'y infiltre donc plus. Les inondations deviennent un problème et les nappes phréatiques ne sont pas reconstituées. C'est pourquoi nous avons besoin de villes éponges". L'idée n'est pas d'installer d'énormes structures artificielles en mousse dans les zones urbaines, mais plutôt de créer des villes remplies d'espaces naturels capables d'absorber, de stocker et de nettoyer la pluie et les inondations. L'idée de "ville éponge" de Kongjian s'inspire d'anciennes approches agricoles chinoises. "Il s'agit d'un héritage culturel qui repose sur 5'000 ans d'expérience en matière de gestion de l'eau. » précise le chercheur. Il ajoute que de nombreuses autres civilisations dans le monde ont également des modes de vie adaptés aux moussons et aux inondations. D’ici 2030, les villes éponges chinoises visent à traiter 70% des eaux de pluie sur plus 80% de leur territoire.
Sources : Reasons to Be Cheerful, Interesting Engineering
Cette newsletter a été réalisée par notre réseau international BNP Paribas Wealth Management.