L’offre ne cesse de s’enrichir avec des produits présentant une grande diversité au niveau des objectifs et des contraintes d’investissement. Dans ce numéro, nous vous proposons de vous accompagner afin de mieux connaître les spécificités des produits et de vous permettre de choisir celui qui répond le mieux à vos besoins.
Les investisseurs sont de plus en plus nombreux à vouloir concilier leurs convictions et leurs investissements, en privilégiant ceux qui participent au développement durable. Il s’agit de répondre aux besoins des générations présentes, sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. « En ce sens, l’investissement responsable est l’un des moyens pour y parvenir, au même titre que l’engagement associatif, le mécénat ou l’agriculture biologique, explique Éléonore Bedel, en charge de l’offre Investissements responsables de BNP Paribas Wealth Management. Les placements sont sélectionnés selon deux dimensions complémentaires, l’analyse financière traditionnelle et l’analyse extrafinancière. » Cette dernière consiste en la prise en compte de critères ESG, c’est-à-dire d’un ensemble de critères Environnementaux (émissions de CO2, gestion des ressources naturelles…), Sociaux (qualité de vie au travail, éthique vis-à-vis des clients et des fournisseurs…) et de Gouvernance (absence de corruption, respect des actionnaires minoritaires…).
L’investissement responsable connaît un essor important dans le monde en général, et en France en particulier. À l’instar des autres produits financiers, l’investissement responsable a évolué dans le temps pour couvrir une réalité très diversifiée, selon le degré de prise en compte des critères ESG dans la gestion des fonds. Mais aujourd’hui, face à l’ampleur des défis, de plus en plus d’investisseurs ne se satisfont plus des seules exclusions de secteurs controversés, comme les mines antipersonnel, les armes à sous-munitions, les pétroles et gaz de schiste… Ils recherchent des approches plus engagées.
La force de l’engagement
« Nous répondons à ce souci d’exigence en sélectionnant les produits dont la qualité responsable est avérée, selon des critères très rigoureux souligne Éléonore Bedel. Les produits responsables sont classés en trois catégories répondant à des besoins spécifiques exprimés par les clients : les produits multisectoriels, les fonds thématiques et l’impact investing. » Les produits multisectoriels, en majorité « best in class », permettent de participer au financement de l’activité des acteurs les plus exemplaires au sein de chaque secteur en matière de développement durable, par exemple, une société qui réduit le volume de ses emballages ou qui a une politique responsable de gestion des ressources humaines. Ces solutions offrent une plus grande diversification des risques, mais leur impact extrafinancier est plus diffus que les produits thématiques. « En revanche, cet impact peut être renforcé grâce à l’engagement de la société de gestion, poursuit Éléonore Bedel. Celle-ci peut encourager les entreprises dans l’amélioration de leurs pratiques ESG par l’exercice des droits de vote en assemblée générale et l’instauration d’un dialogue avec les entreprises dans la durée. » D’ailleurs, les sociétés de gestion sont de plus en plus nombreuses à recourir à l’engagement collaboratif, c’est-à-dire à s’unir pour avoir plus de poids sur les entreprises.
La recherche de l’impact
Les produits thématiques consistent quant à eux à financer des acteurs dont l’activité apporte des solutions concrètes à un enjeu social ou environnemental spécifique. Il s’agit par exemple – dans le cas d’une meilleure gestion des ressources en eau – d’une entreprise développant une technologie innovante permettant de colmater rapidement les fuites d’eau dans les canalisations. Même s’ils sont plus exposés à un risque de concentration sectorielle, les fonds thématiques connaissent un grand succès car ils permettent d’atteindre un impact plus ciblé. L’investissement à impact direct, appelé aussi « impact investing », s’est largement développé au cours des dernières années. « Avec certes une liquidité plus faible, il cible les acteurs économiques ayant un impact social et/ou environnemental intentionnel, mesurable, mesuré et publié, rappelle Éléonore Bedel. C’est, par exemple, une entreprise sociale qui reconditionne du matériel informatique en employant des personnes handicapées afin de les aider à acquérir une certaine autonomie par l’emploi. » Ou une institution qui propose du microcrédit à des populations n’ayant pas accès à des services financiers traditionnels, afin d’améliorer leur qualité de vie. Le choix entre ces trois catégories doit se faire en fonction à la fois des objectifs recherchés et des contraintes d’investissement de chacun.
Une sélection rigoureuse
Face à la très grande diversité de l’offre globale sur le marché, BNP Paribas Banque Privée a mis en place un processus de sélection rigoureux, confié à une équipe de spécialistes dédiés. Elle sélectionne les fonds qui correspondent à de vrais enjeux sociaux et environnementaux, après une analyse extrafinancière, via un outi de notation interne. « Les sociétés de gestion sont elles aussi analysées pour évaluer leur engagement dans le secteur de l’investissement responsable, souligne Éléonore Bedel. Nous interagissons également avec elles afin de faire évoluer leur processus d’investissement extrafinancier, ce qui constitue, à notre niveau, un engagement supplémentaire ». Les produits d’investissements responsables ne sont proposés aux clients que s’ils ont passé avec succès l’ensemble de ces filtres. Enfin, tous les produits, qu’ils soient responsables ou pas, vont progressivement recevoir une note extrafinancière, grâce au système de notation interne. Cela permettra à chaque client de connaître le niveau de responsabilité de ses investissements.
Cet article a été initialement publié dans la lettre patrimoniale de juillet 2018