Le chiffre du mois : moins 80cm
Le canal de Panama limite la profondeur maximale des navires en raison de la sécheresse
Le canal de Panama imposera des restrictions aux plus gros navires qui transitent par la principale route commerciale mondiale en raison de la baisse des niveaux d'eau dans les lacs avoisinants qui font partie de la voie navigable. Ces restrictions, qui entreront en vigueur en avril, impliquent que les navires porte-conteneurs néo-Panamex qui cherchent à traverser le canal reliant les océans Atlantique et Pacifique devront respecter jusqu’à nouvel ordre une profondeur maximale de 14,4 mètres, ce qui équivaut à près de 80 cm de moins par rapport à la limite initiale. Cette nouvelle restriction obligera donc les porte-conteneurs à réaliser des efforts quant à leurs poids, autrement dit à transporter moins de marchandises. Ces nouvelles mesures sont dues à des conditions de sécheresse récentes, a précisé l'autorité du canal, provoquant le cinquième ajustement du genre depuis le début de l'année.
Il s'agit ici d'un exemple concret de la manière dont le changement climatique pourrait impacter fortement le commerce mondial à l'avenir, et ainsi affecter les rendements économiques des plus grandes entreprises mondiales. Les autorités n'ont pas donné de date de fin à la mesure, décrite pour le moment comme temporaire, mais les responsables mettent en garde contre l’éventualité de restrictions similaires à l'avenir.
Etudes
Plus de 70% des entreprises considèrent l'ESG comme un catalyseur de revenus
L'argument selon lequel l'ESG nuit à la rentabilité est "plus qu'un mythe - il s'agit d'une information erronée qui conduit à de mauvaises décisions commerciales", selon une nouvelle étude publiée par IBM, qui a révélé que plus de 70 % des cadres considèrent l'ESG comme une source de revenus et que les consommateurs se concentrent de plus en plus sur les performances des entreprises en matière de développement durable lorsqu'ils prennent des décisions d'achat et d'emploi. Pour cette nouvelle étude, intitulée The ESG ultimatum : Profit or perish, l'Institute for Business Value (IBV) d'IBM a analysé les résultats d'une enquête menée auprès de plus de 20 000 consommateurs sur leur attitude à l'égard du développement durable et de la responsabilité sociale, ainsi que les résultats d'une enquête menée auprès de 2 500 dirigeants de 22 secteurs d'activité et de 34 pays sur leur stratégie en matière d'ESG. L'étude a également segmenté les entreprises en fonction de leur maturité ESG afin de comparer leurs performances relatives.
L'enquête menée auprès des dirigeants indique que l'ESG est une priorité absolue pour les entreprises, 76 % des personnes interrogées déclarant qu'elle est au cœur de leur stratégie commerciale, 72 % considérant l'ESG comme une source de revenus plutôt que comme un centre de coûts, et 45 % s'attendant à ce que les efforts en matière d'ESG se traduisent par une amélioration de la rentabilité.
Du côté consommateurs, l'étude a révélé que plus de 70 % des personnes interrogées ont déclaré qu'elles seraient plus disposées à postuler pour un emploi dans une entreprise qu'elles considèrent comme écologiquement durable ou socialement responsable, plus de 40 % d'entre elles étant prêtes à accepter un salaire inférieur pour travailler dans une telle entreprise.
Si l'ESG reste une priorité pour les cadres et les consommateurs, les deux groupes ont souligné que les défis liés aux données constituaient un obstacle majeur à la réalisation des objectifs en matière de durabilité. 41 % des dirigeants interrogés ont indiqué que le manque de données était le principal obstacle à l'avancement du programme ESG de leur entreprise, suivi par les barrières réglementaires (39 %).
Infographie
Les pompes à chaleur : un marché en pleine expansion en Europe
Les pompes à chaleur sont largement considérées comme la technologie la plus importante en matière de décarbonisation du chauffage. Des organisations comme l'Agence internationale de l'énergie et McKinsey voient des pompes à chaleur fournir la plupart de nos besoins de chauffage à l'avenir, sur la voie de l'amélioration des émissions de carbone. Jusqu'à récemment, les ventes de pompes à chaleur avaient du mal à décoller, mais la tendance semble s’inverser rapidement. Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la crise énergétique qui en a résulté a renforcé les installations en Europe, à des niveaux sans précédent. Pour la première fois en 2022, les ventes de pompes à chaleur en Europe ont atteint €3 millions, en hausse de €0,8 million (38%) par rapport à l'année précédente, et doublées depuis 2019.
Un des principaux moteurs est le coût: les prix du gaz et du pétrole ont grimpé en flèche en 2022. Par conséquent, ces prix ont modifié l'économie des pompes à chaleur, les rendant souvent moins coûteuses à utiliser que le chauffage classique au gaz ou au mazout. Plusieurs pays ont annoncé des dates de sorties progressives pour le chauffage des combustibles fossiles. La Commission européenne a également mentionné une éventuelle date d'arrêt des ventes de système de chauffage à combustibles fossiles d'ici 2029. Si cette réglementation est adoptée, cela pourrait encourager davantage le marché des pompes à chaleur dans les États membres de l'UE. Les États-Unis et le Royaume-Uni quant à eux examinent actuellement de nouveaux instruments de politique tels que des normes de chaleur propre, qui pourraient exiger l'installation d'une quantité spécifique de systèmes de chauffage propre.
Sources: Mc Kinsey, Carbon Brief
Cette newsletter a été réalisée par notre réseau international BNP Paribas Wealth Management.