La coalition internationale des assureurs en faveur du climat joue sa survie
La plus grande coalition mondiale d'assureurs en faveur du climat s'apprête à tenir des discussions d'urgence après qu'une vague de départs ait révélé à quel point la rhétorique anti-ESG aux États-Unis déstabilise les membres. Les signataires de la Net Zero Insurance Alliance (NZIA) prévoient de se réunir pour discuter des prochaines étapes après le départ de certains des membres dont Munich Re. Cette évolution fait suite à une escalade des attaques du parti républicain contre les entreprises et les investisseurs perçus comme adoptant des objectifs environnementaux, sociaux et de bonne gouvernance (ESG). Dans une lettre datée du 15 mai, les procureurs généraux représentant 23 États américains se sont déclarés "préoccupés par la légalité" de la NZIA, qu'ils ont rendue responsable de la hausse des prix de l'assurance et de l'essence.
Cette lettre est le dernier exemple en date de l'utilisation des règles antitrust comme levier pour condamner l'ESG par le parti Républicain. Les entreprises mondiales se retrouvent au cœur du dilemme. Alors que l'Europe a adopté l'ESG et établi des exigences réglementaires et juridiques pour la soutenir, la situation aux États-Unis est quant à elle grandement influencée par un paysage politique divisé. La NZIA a vu cinq grands assureurs la quitter depuis la fin du mois de mars. Le départ de Munich Re a été suivie par celle de Zurich Insurance Group AG et de Hannover Re. Cette semaine, Swiss Re et Lloyd’s ont rejoint l'exode. Ces cinq assureurs ont déclaré qu'ils restaient attachés aux objectifs climatiques, mais qu'ils préféraient les poursuivre de manière isolée plutôt que dans le cadre de la NZIA.
Sources : Le Figaro, Bloomberg
Les meilleurs fonds ESG d'Asie dopent les rendements d'un marché autrefois mal-aimé
Les meilleurs fonds ESG d'Asie récoltent les fruits de leurs investissements au Japon, un marché largement ignoré même par les gestionnaires de fonds locaux axés sur le développement durable. Quatre des cinq fonds les plus performants d’Asie cette année se concentrent sur le Japon, affichant des rendements totaux de plus de 17% (Bloomberg) sur les fonds ESG disposant d'au moins $250 millions d'actifs. Ce chiffre dépasse le gain moyen de 1,1% pour l'ensemble des fonds ESG asiatiques et le rendement de 16% de l'indice boursier japonais Topix. Les gestionnaires de fonds ayant des mandats durables au Japon ont généralement évité leur marché domestique, citant des rendements relativement faibles et des pratiques ESG médiocres. Néanmoins, les assets managers qui ont fait le pari de rester proches de leur pays ont bénéficié d'une meilleure gouvernance d'entreprise, d'une dose d'inflation et de l'appui de l'investisseur milliardaire Warren Buffett. Ces éléments ont donc renforcé l'optimisme à l'égard des actions japonaises, qui ont été parmi les plus performantes au monde cette année.
Parmi ces grands gagnants, les fonds ESG Alma Eikoh Japan et Goldman Sachs Japan Equity Partners ont notamment affiché des rendements de plus de 20% chacun. Le fonds Alma Eikoh a bénéficié des gains de sociétés industrielles telles que Japan Airlines Co et Mitsubishi Heavy Industries Ltd. La première lève actuellement des milliards de yens pour financer la transition, tandis que la seconde cherche à utiliser l'hydrogène et les technologies de capture du carbone pour réduire les émissions de carbone. Néanmoins, le principal risque du point de vue ESG sera d'ordre environnemental pour le Japon avec l'entrée en vigueur des réglementations sur les émissions. Le 5ème plus gros émetteur mondial a déjà commencé à mettre en place un système de tarification du carbone cette année, ce qui pourra à terme influencer les stratégies d’investissements des plus grands gestionnaires de fonds.
Source : Bloomberg
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