La Journée mondiale du recyclage qui a eu lieu le 18 mars nous a rappelé la façon dont le Covid-19 a révélé de nombreux échecs d'une utilisation linéaire des ressources « acheter - utiliser - jeter », et a souligné la nécessité d'une approche circulaire « réduire - réutiliser - recycler » pour de nombreuses parties prenantes, y compris les investisseurs.
Dans l'état actuel des choses, il faudrait l’équivalent de « 1,6 Terre » pour régénérer tout ce que l’humanité consomme en termes de ressources et cela devrait atteindre l'équivalent de « 2 Terres » d'ici 2050. Ce n'est pas une situation durable pour l'avenir.
S'il y a un point positif à retenir de la pandémie, c'est qu'elle nous pousse à repenser fondamentalement les modèles de croissance sociétale, commerciale et économique : éviter le gaspillage et rechercher des opportunités innovantes et moins coûteuses est clairement un des axes vertueux à amplifier.
Le modèle économique linéaire n'est tout simplement plus viable. Un modèle circulaire de production et de consommation est nécessaire. Ce modèle est axé sur la prolongation de la durée de vie des produits, la réduction et la réutilisation des déchets, ainsi que la location et le partage des biens et services.
4 500 milliards de dollars à gagner
Lors du Forum économique mondial de 2020, il a été estimé qu'il y a environ 4 500 milliards de dollars de potentiel de valeur dans l'économie circulaire.
La Fondation Ellen MacArthur, qui œuvre pour accélérer la transition vers une économie circulaire, estime que, post-Covid, « l'économie circulaire, en tant qu'instrument pour multiplier la croissance économique de l'utilisation des ressources et de l'impact environnemental, ouvre la voie à une reprise résiliente. »
La fondation a récemment défini 10 opportunités d'investissement circulaires dans cinq secteurs clés :
- La construction : rénovation et mise à niveau des bâtiments ; infrastructures de réutilisation et de recyclage des matériaux de construction.
- L’alimentation : outils permettant aux agriculteurs de passer à une production agricole régénérative ; infrastructures de redistribution et de valorisation des excédents alimentaires.
- Les emballages plastiques : modèles économiques de réutilisation innovants ; infrastructures de recyclage du plastique.
- La mode : modèles économiques de location et de revente de vêtements ; infrastructures de recyclage des vêtements.
- La mobilité : systèmes de véhicules partagés ; infrastructures de transport faibles en carbone et résilientes.
Certaines entreprises ont déjà commencé à penser circulaire, par exemple :
- Un important fabricant d'articles de sport s'est engagé à doubler son activité en réduisant de moitié son impact. Il combat le gaspillage grâce à des technologies de conception et de fabrication plus efficaces.
- Une autre société dispose d'une unité de récupération de matériel informatique qui traite près de 30 000 appareils par semaine. Plus de 99 % des déchets d'équipements et de produits en fin de vie récupérés sont réutilisés ou recyclés.
- Un grand constructeur de génie civil gère des programmes de remise à neuf et de reconstruction, réduisant les déchets et minimisant le besoin de matières premières pour les nouvelles pièces fabriquées.
L'économie circulaire concerne ainsi des modes de production et de consommation qui touchent tous les acteurs de la société. Les entreprises qui ont compris ces défis et mis en œuvre les changements nécessaires devraient selon nous avoir un avantage concurrentiel sur le long terme, ce qui les rend dignes d'intérêt pour les investisseurs.