Avec une croissance moyenne de 7% par an depuis les années 1980, le marché des croisières attire les investisseurs. Et pour cause. Ce mode de voyage, très prisé par les touristes seniors, a toujours aujourd’hui le vent en poupe.
Selon la Cruise Line International Association (CLIA), le marché de la croisière a connu une forte progression en 2018. Au niveau international, la hausse du nombre de touristes croisiéristes a été de 7% sur l’année, pour atteindre 28,5 millions de passagers au total. Pour mémoire, ils n’étaient que 23 millions en 2015. La CLIA estime qu’ils seront 30 millions en 2020. En France, la croissance a été plus modérée (3,4%) pour atteindre près de 520 800 voyageurs au total, suivant le rythme européen (progression de 3,3%).
Des signes encourageants
Ces taux de croissance sont constants et importants depuis plusieurs années. Et le marché témoigne aujourd’hui d’autres signaux positifs pour l’avenir. Tout d’abord, l’arrivée de nouveaux paquebots modernes. Les chantiers de l’Atlantique ont par exemple enregistré pour 4 milliards d’euros de commandes en 2018. Au niveau mondial, le carnet de commande estimé est de 46 bateaux à livrer d’ici à 2021, pour une valeur globale de 34 milliards de dollars. L’arrivée de navires navigant au Gaz Naturel Liquide (GNL), permettant de réduire l’impact environnemental de ces géants des mers, contribue aussi à remplir les carnets de commande.
Autre facteur de croissance, l’ouverture de destinations inédites. Si les destinations phares restent les Caraïbes, la Méditerranée et l’Europe du Nord, de nouvelles destinations, notamment fluviales, voient le jour chaque année.
Dans le secteur des croisières de luxe enfin, opérant des bateaux de moins de 1000 passagers, la demande est aussi au rendez-vous. Si ce segment ne représente que 3% des voyageurs croisiéristes, il connaît une demande croissante. Une compagnie de croisière française de ce segment vient ainsi d’annoncer que sa flotte passerait de 4 bateaux en 2015 à 12 en 2021.
Les baby-boomers prennent la mer
Globalement, le cœur de la clientèle reste les seniors. Ils souhaitent découvrir le monde, voyager en toute sécurité et rester en forme. L’aventure sécurisée des bateaux de croisière, qui leur offre confort et distractions permanentes, répond à ces attentes.
Or, en France, 24 millions de personnes ont 50 ans et plus, soit un consommateur sur deux. Et le tourisme est pour eux un poste de dépenses significatif. Les seniors français sont ainsi 73% à déclarer partir plus souvent et plus longtemps en voyage après leur retraite. De plus, ils ont en la matière un pouvoir d’achat moyen supérieur aux actifs. Ils sont en effet 53% à consacrer plus de 3000 euros par an et par personne aux voyages. Le marché des croisières bénéficie donc de cette tendance générale haussière pour alimenter sa croissance.
Certains n’hésitent ainsi pas à aller encore plus loin. Aux Etats-Unis par exemple, pays phare pour les croisières, une start-up New Yorkaise ambitionne de créer la première résidence pour seniors flottante. Elle vient de lancer la commercialisation de 302 cabines sur un bateau de luxe en proposant aux baby-boomers aventuriers des appartements embarqués avec services associés.
Un business model prometteur
Pour les investisseurs, les croisières sont un secteur particulièrement intéressant. Sur un bateau, les compagnies maîtrisent toutes les étapes du voyage. La clientèle est en vase clos, sauf escapades ponctuelles. Elle est donc pleinement acquise à l’hôte et aux activités qu’il propose. La stratégie est donc d’attirer les clients grâce à des prix ciblés puis de leur proposer des services complémentaires qui leur correspondent.
Grâce à une image modernisée et une offre de loisirs diversifiée, les croisières réussissent également à capter une clientèle plus large et plus jeune. Des familles entières n’hésitent ainsi plus à prendre les flots et la CLIA constate une augmentation de 10% des voyageurs de 20-29 ans en France en 2018.
Autre avantage du secteur : la sécurité. Alors que le tourisme est devenu une cible du terrorisme, les croisières sont moins exposées à ce risque. Les villages vacances flottants que sont les paquebots peuvent en effet se déplacer à volonté en fonction des risques géopolitiques pour éviter les zones sensibles. Un vrai avantage sur l’hôtellerie traditionnelle dans un contexte mondial instable.
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