L’investissement socialement responsable prend, dans ce domaine, une forme spécifique suivant qu’il s’agit d’un actif financier ou réel. Dans les deux cas, les nomenclatures en vigueur se révèlent indispensables pour les investisseurs.
Au-delà des actions, l’investissement socialement responsable (ISR) s’étend depuis quelques années à d’autres classes d’actifs. Et l’immobilier n’échappe pas au phénomène. Si le processus est soluble dans ce domaine, il revêt toutefois certaines singularités inhérentes à ce marché composé tant d’actifs financiers que d’actifs réels. Or, l’approche ISR n’est pas la même dans les deux cas. En matière d’investissement immobilier, elle se décline sur trois niveaux graduels d’engagement dans la prise en compte des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). « Le premier niveau est propre aux fonds qui intègrent les facteurs ESG via un simple filtre de sélection, précise Nehla Krir, responsable du Développement durable chez BNP Paribas Real Estate Investment Management. Plus contraignant, le deuxième niveau comprend des objectifs concrets en matière environnementale, sociale et de gouvernance. Enfin, le niveau le plus engageant vise à délivrer un impact positif et mesurable environnemental ou social. » Alors que l’ensemble des portefeuilles de BNP Paribas Real Estate répondent aujourd’hui à des fondamentaux d’intégration ESG, ils figurent en majorité au premier niveau de cette échelle. « Nous avons, par ailleurs, obtenu le label ISR pour l’OPCI (ndlr : Organisme de placement collectif en immobilier) BNP Paribas Diversipierre et nous avons développé un fonds impact – “European Impact Property Fund” – qui est le premier fonds immobilier institutionnel européen répondant aux objectifs de l’Accord de Paris sur le climat », souligne Nehla Krir. Outre ce cadre réglementaire et ses niveaux d’exigence, BNP Paribas Real Estate Investment Management a défini 13 critères de sélection valables sur l’ensemble de ses portefeuilles. « Un filtre supplémentaire qui impose que chaque nouvel actif immobilier soit passé au crible avant d’être intégré dans l’un de nos fonds », explique la Responsable du Développement durable.
Une certification indispensable
Sur le marché physique, l’approche ISR se définit essentiellement au travers de la certification des projets. « Celle-ci renseigne sur la nature de l’engagement pris par le donneur d’ordre et le promoteur dans un projet immobilier,détaille Julien Jamot, directeur commercial de l’activité Promotion résidentielle chez BNP Paribas Real Estate. En effet, il existe une nomenclature comprenant des labels génériques et d’autres plus spécifiques assortis d’un niveau d’exigence plus poussé. » C’est le cas, par exemple, de constructions estampillées « économie circulaire » visant notamment à limiter la consommation d’énergies primaires et celle de matières premières. D’autres projets peuvent porter sur la performance énergétique (basse consommation, voire énergie positive). D’autres, encore, sont investis dans la réhabilitation d’espaces végétaux en milieu urbain. « L’ensemble de notre production bénéficie d’une certification NF Habitat, indique Julien Jamot. Mais certains projets font l’objet de certifications plus poussées comme celle de “bâtiment bas carbone” (BBCA), que nous avons obtenue pour “Vélizy – Envol”, une première en superstructure bois dédiée à 92 logements visant notamment à réduire de 20 % les consommations d’énergies primaires ». L’essor des labels/certifications en la matière se montre efficace, incitant les protagonistes à s’engager davantage sur cette voie. « Notre implication en matière de réduction de la consommation énergétique nous a conduits, l’an dernier, à dépasser notre objectif en réduisant de 15 % la consommation d’énergie de l’ensemble de notre production nationale », conclut Julien Jamot.
Article extrait de la lettre patrimoniale n°76 du mois d'avril 2021