I - Après une baisse de 2.8% en août, le marché a de nouveau chuté en septembre (de 1.74%).
Le Stoxx 600 a été incapable de rebondir face aux tensions sur le marché obligataire. Les discours agressifs des banques centrales pour lutter contre l’inflation, la détérioration des indicateurs macroéconomique, l’imminence d’un shutdown ont paralysé les investisseurs financiers.
- Les taux continuent de monter en Europe comme aux US
La BCE a procédé à une nouvelle hausse des taux mais elle a laissé entendre qu’il s’agirait probablement de la dernière. Cette décision a été prise dans un contexte de révision à la baisse des perspectives de croissance (avec un biais prudent). Il est vrai que les données économiques ressortent globalement en-dessous des attentes depuis 5 mois. Malgré un rebond très léger de l’indicateur de bonnes surprises sur l’Europe, celui-ci reste très en dessous de 0 : il finit le mois à -54. Avec ces faibles perspectives de croissance, il nous semble qu’un plateau au niveau des taux d’intérêt est probable : nous estimons qu’il pourrait durer près de 9 neufs mois, ce qui laisse entrevoir une éventuelle baisse des taux en juin. Au niveau de la croissance économique européenne, nous jugeons les attentes du consensus trop pessimistes.
Sur le mois, le 10 ans allemand a progressé de 35pbs. Cela se compare à une hausse du 2 ans de 22pbs. Le spread 10 ans -2 ans s’établit à 36pbs (vs 18pbs au début d’année et 51pbs fin aout).
Les spreads souverains s’écartent, depuis peu, avec les pays dits périphériques. En guise d’illustration, rappelons que le spread entre les taux ans italiens et allemands sont passés de 165 pb à 193 pb entre la fin août et la fin septembre. Si, comme le pensent nos économistes, la BCE devait désormais moins acheter d’obligations d’état dans le cadre du PEPP, ce phénomène pourrait se poursuivre dans les mois à venir…
- Sur les US, les données restent robustes. Statut quo monétaire.
Avec un chiffre de 45, l’indicateur de bonnes surprises témoigne d’une économie solide qui continue de surprendre les attentes du consensus. Ce niveau est équivalent à celui de la fin août mais la tendance récente reflète une certaine dégradation (baisse de 15 points depuis la mi-août).
Avec les risques qui pèsent à court terme, liés à l’éventuel shutdown et à la grève dans le secteur automobile, nous n’avons pas été surpris du statut quo monétaire annoncé par Monsieur Powel. Pour autant, nous pensons qu’une hausse des taux reste une menace qui fait partie de l’équation car la Fed a déclaré « qu’elle ne savait pas si les taux ont été placés dans un territoire suffisamment restrictif et qu’elle ferait tout ce qui est nécessaire pour atteindre une inflation de 2%, y compris en augmentant les taux ».
En septembre, le 10 ans US a gagné 41pbs et finit à 4.523%. Les 4.60% ont même été franchis : un niveau qui n’avait pas été atteint depuis 2007.
En 5 mois, les taux auront progressé de 110pbs !
Les taux d’intérêt réels à 10 ans ont poursuivi leur progression (2.23%) revenant quasiment au même niveau que les breakevens d’inflation à 10 pour la 1ère fois depuis la crise financière de 2008. Cela illustre à nouveau l’importance du resserrement des conditions financières à l’œuvre ces dernières semaines.
II - La confiance chute :
La publication d’un indice de confiance des consommateurs US ressortant à un plus bas de 4 mois a également pesé sur le sentiment en fin de mois. La mesure des attentes, qui reflète les perspectives à six mois des consommateurs, est tombée à 73,7pts, son niveau le plus bas depuis mai. Une valeur inférieure à 80 indique historiquement une récession au cours de l'année à venir. Les consommateurs US sont ainsi de plus en plus préoccupés par leurs finances et leurs perspectives d’emploi.
Cela étaye la thèse d’un ralentissement important de l’économie, qui selon nos économistes devrait avoir lieu au T4, avec un fort ralentissement de la consommation américaine. Outre la fonte de l’épargne accumulée pendant la pandémie, l’impact négatif de la reprise des remboursements des prêts étudiants devrait également être significatif sur la consommation américaine.
Dans une note récente, nos économistes estimaient que cela devrait jouer un rôle important dans le ralentissement du PIB US au T4 de cette année. Selon eux, ces remboursements pourraient prélever jusqu’à USD 100Mds par an de la poche des consommateurs américains et impacter négativement de 1,5% le PIB américain au T4. Le retour de la confiance ne se fera pas dans les prochains mois. Nos économistes tablent ainsi sur une croissance de 0,2% du PIB US au T4 vs 2,8% au T3.
De la même manière les chiffres en Europe déçoivent (légèrement).