Crédit : ©galerie Strouk.
A l'occasion du prix BNP Paribas Banque Privée, un regard sur la scène française, organisé lors de la foire Art paris 2025, 25 artistes ont eu la chance d'être nominés. A travers une série d'articles, BNP Paribas Banque Privée met en lumière les galeries qui les accompagnent.
Galerie Strouk : Un Lieu d’Avant-Garde pour l’Art Contemporain
Située au cœur de Paris, la Galerie Strouk s’est imposée comme une référence du Pop Art, des Nouveaux Réalistes, de la Figuration narrative et de la Figuration libre, contribuant à la réflexion théorique et critique autour de ces mouvements artistiques. Fondée en 1991 par Laurent Strouk, la galerie s’est attachée dès ses débuts à construire un dialogue entre les pratiques artistiques américaines et européennes, présentant des artistes emblématiques tels que Tom Wesselmann, Jim Dine, Robert Indiana, Andy Warhol, Alain Jacquet, Antony Donaldson, William Klein, Julian Opie, Peter Klasen, Erró, Jacques Monory, Valerio Adami, Gérard Schlosser, Bernard Rancillac, Antonio Seguí, Pat Andrea, Keith Haring et Robert Combas. En 2002, la galerie s’installe dans le quartier de Saint-Germain-des- Prés affirmant sa position institutionnelle avec des expositions qui ont contribué à la relecture critique d’artistes tels que Keith Haring, Robert Indiana, Peter Klasen, Bernard Rancillac, Gérard Schlosser et Jacques Monory. Depuis 2012, la galerie évolue avenue Matignon, dans un espace propice à l’élaboration d’expositions monographiques et récemment d’une salle de consultation « archives en mouvement. La galerie se distingue particulièrement par son engagement éditorial. Ces ouvrages, outils de recherche, associent essais critiques, entretiens et archives historiques, contribuant ainsi à l’enrichissement de l’historiographie de ces artistes.
L’arrivée de Marie Laborde en 2008 comme directrice a permis d’enrichir la programmation d’une nouvelle dimension curatoriale avec des expositions thématiques telles que Heart (2010), Picasso Forever (2011), Paper Works (2016) et Venus Noire – Un Hommage Artistique à Joséphine Baker (2025), ainsi que des explorations théoriques des pratiques urbaines avec Urban and Street Art (2016) et Varia (2018). Ces projets prospectifs, portés par des collaborations avec des commissaires européens permettent ainsi de construire des dialogues intergénérationnels et internationaux, en étroite association avec leurs confrères.
Adresses de la Galerie Strouk
Paris : 2, AVENUE MATIGNON 75008 PARIS, France
Accéder à la galerie sur Google Maps2 Av. Matignon - Google Maps
Site officiel de la Galerie Strouk
Découvrir l’artiste Robert Combas représenté par la galerie Strouk.
Nominé pour le Prix BNP Paribas Banque Privée 2025 « Un regard sur la Scène Française », cette reconnaissance s’inscrit dans un processus de mise en lumière de talents capables de renouveler la scène artistique contemporaine.
Dès les débuts des années 1980, Robert Combas s’est imposé comme l’initiateur incontestable de la Figuration Libre en dépoussiérant la peinture et en l’enrichissant de nouveaux chapitres qu’il ne cesse de développer. Combas désacralise l’art et revendique ce que le punk affirme dans sa musique : tout le monde peut être un artiste dans l’art de rue contre l’establishment. Chez lui tous les supports et tous les médias sont bons : dessin, gravure, peinture, sculpture, musique, cinéma, poésie, vidéo, photographie retravaillée. Ce que Francis Ponge a écrit à propos de Jean Fautrier, on peut le dire de Robert Combas : « il est le peintre le plus révolutionnaire du monde depuis Picasso ». À l’image du maître de Malaga, Combas le surdoué fait preuve d’une puissance créatrice stupéfiante qu’il dégage pour rester en vie, pour demeurer sincère et produire sans cesse. Dans une exubérance réjouissante, Combas mélange une iconographie issue des « graffiti du lycée », dessins potaches faits pour faire rire les copains à la création d’un style « avec les moyens du bord » proche de l’art brut. Il développe surtout son « Pop arabe », une imagerie du sud et des pays en voie de développement inspirée parfois par la créativité et de la sophistication des enseignes des coiffeurs africains.
Avec une fantaisie jubilatoire il sature ses toiles de mots, certains avec un sens clairement exprimé, d’autres raturés et corrigés d’un large trait noir mais parfaitement lisibles, d’autres encore écrits avec une orthographe élémentaire. Il produit même « des fausses écritures » qui permettent des jeux calligraphiques savants proches de l’art oriental et aspire à créer un langage sans frontières et précise : « Des petites têtes naissent de partout, des pieds, des sexes, des mots poussent et sursaturent le sens ». Les sens se déchaînent. L’écriture rend la parole aux images dans l’espace symbolique et réel de l’imagination en train de se faire. » Toute sa production, fruit du plaisir du geste s’oppose à l’intellectualisme marqué par l’art conceptuel et le minimalisme des années 1970. Ses sources d’inspiration sont variées et surtout déhiérarchisées : livres d’école, bandes dessinées, publicités, mythologies antiques ou religieuses, images télévisuelles... Par des couleurs vives et un trait noir qui délimite les figures représentées, son graphisme très caractéristique, immédiatement identifiable reste libre et spontané.