Les données conjoncturelles des mois d’avril et de mai présagent d’un 2e trimestre relativement bon en termes de croissance, même si des dichotomies persistent.
En zone euro, après un premier trimestre 2024 qui a surpris à la hausse (+0,3% t/t), nous anticipons que la croissance se poursuive au même rythme au 2e, une prévision confirmée par le redressement des enquêtes de climat des affaires, notamment dans les services. Si du côté de la demande, la poursuite de la désinflation et l’augmentation des salaires réels sont des facteurs de soutien, ils peinent encore à se refléter dans la confiance et la consommation des ménages.
La conjoncture apparaît moins ambivalente aux États-Unis, où le GDPnow laisse prévoir une croissance plus élevée au T2 (0,9% t/t) qu’au T1 (0,6% t/t). L’inflation a repris, modestement, le chemin de la baisse en avril et le marché du travail reste relativement dynamique, bien que manifestant des signes de ralentissement plus nets.
La dynamique est moins favorable au Royaume-Uni, dont le chiffre de croissance élevée au 1er trimestre (+0,6% t/t) est quelque peu trompeur : il a été soutenu par un net repli des importations alors que la demande intérieure reste atone, nonobstant une inflation qui s’est rapprochée de la cible de 2%.
Enfin, au Japon, la contraction du PIB au T1 (-0,5% t/t) s’explique par des circonstances exceptionnelles, et la croissance devrait rebondir au T2.
En termes d’inflation, les évolutions sont suffisamment favorables en zone euro pour que nous anticipions que la BCE procède à une première baisse de son taux directeur en juin, au contraire de la BoE (août) ou de la FED (décembre), où les progrès restent insuffisants. Partout, la dynamique du marché du travail et son impact positif sur les salaires, la persistance de l’inflation dans les services en résultant pour partie, sont autant d’éléments qui, freinant la désinflation générale, sont de nature à limiter l’ampleur des baisses de taux à venir (voire à en retarder encore le déclenchement aux États-Unis ou au Royaume-Uni). Au Japon, c’est la poursuite du resserrement monétaire qui est de mise (que nous anticipons pour septembre).