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Comment tirer parti du nouveau régime d'inflation ? - Thèmes d'investissement 2022 #2 - Mise à jour

Publié le 17 Mai 2022 - Mis à jour le 23 Mai 2023
Edmund Shing
Global Chief Investment Officer at BNP Paribas Wealth Management

Le conflit militaire en Ukraine accroit les incertitudes autour de la hausse des prix. Il est donc logique que l'inflation soit la principale source d'incertitude pour les investisseurs. En revanche, les moteurs de l'inflation semblent plus généralisés que d'habitude. Nous nous attendons à ce que celle-ci atteigne un pic dans les mois à venir, cependant le retour à un niveau plus normal est difficilement prévisible. Ceci est dû en majeure partie à la persistance des prix élevés de l'énergie et aux goulets d'étranglement de la chaîne d'approvisionnement. Nous anticipons également une accélération temporaire de la croissance des salaires. Nous ne nous attendons toutefois pas à une « boucle prix-salaires » (une inflation plus élevée entraînant une hausse des salaires qui entraîne, à son tour, une hausse des prix) comme ce fut le cas lors de la période de stagflation des années 70.  Pourtant, les risques restent orientés à la hausse et les investisseurs devraient envisager des solutions offrant une protection contre une inflation inattendue, ou encore des solutions qui bénéficieraient de cette tendance. 

NOS RECOMMANDATIONS

Les investisseurs peuvent s'exposer à ce thème par l’intermédiaire d’obligations, d'actions, d'immobilier et des matières premières:

Principaux risques

Le principal risque est que l'inflation baisse plus rapidement que prévu. Cela pourrait se produire si les prix de l'énergie venaient à diminuer et/ou si les goulets d'étranglement dans les chaînes d'approvisionnement et sur les marchés de l'emploi venaient à se réduire.

Une hausse des taux d'intérêt plus forte que prévue pourrait déclencher une récession ce qui, à son tour, réduirait les risques d'inflation.

Les matières premières font partie de la solution

Historiquement, les matières premières ont offert une excellente protection contre l'inflation et la dépréciation des devises. Il s'agit toutefois d'une couverture imparfaite dans la mesure où les matières premières peuvent être volatiles à court terme. Dans le contexte actuel, elles se caractérisent par une demande croissante et des contraintes en matière d’offre dues au manque d'investissements de ces dernières années. Les risques baissiers nous semblent donc limités.

Vers une Europe indépendante de la Russie sur le plan énergétique : le conflit militaire en Ukraine a été un rappel à l’ordre pour de nombreux pays européens, dont l'Allemagne ces dernières semaines, tant sur le gaz naturel que sur le pétrole. À court terme, nous prévoyons une forte hausse des dépenses d'infrastructures dans les énergies fossiles comme les infrastructures portuaires de GNL en Europe et les forages au gaz de schiste aux États-Unis. Les énergies renouvelables et les technologies de stockage bénéficieront également de ce nouvel environnement car les investissements seront mis en œuvre plus rapidement que prévu.

Vers une montée des énergies renouvelables : une économie à faibles émissions de carbone, nécessite d'énormes quantités de métaux pour accroître les capacités en matière d'énergie renouvelable, les véhicules électriques et le captage/stockage du carbone. Le développement des mines est un processus qui prend beaucoup de temps - souvent une décennie ou plus - alors qu’accroître la production de mines existantes est limité. Les perspectives sont donc clairement haussières à moyen terme.

Les métaux les plus attractifs sont le cuivre, l'aluminium, l'étain et bien sûr les métaux de batterie : nickel, lithium, cobalt, manganèse et graphite. Le platine doit également être pris en compte pour sa contribution essentielle à l'industrie de l'hydrogène.

Opportunités dans les marchés actions et l'immobiliers

Tous les acteurs disposant d'un pouvoir de fixation des prix : toutes les entreprises sont confrontées à des pressions sur les coûts (ainsi qu’à la poursuite des  problèmes sur la chaîne d'approvisionnement), qui affectent tout particulièrement les secteurs de l'industrie, des services aux collectivités, de certains matériaux et des équipements technologiques, qui sont moins à même de répercuter les hausses de coûts sur les clients finaux. Nous préférons donc « les actions values » capables de maintenir, voire d'augmenter, leurs marges opérationnelles dans cet environnement.

L’énergie et les valeurs liées aux matières premières restent une très bonne couverture : elles sont adossées à des actifs réels dont les valorisations augmentent, leurs bilans sont plus solides que jamais et leurs flux de trésorerie disponible sont généralement très élevés, ce qui permet de réaliser de nouveaux investissements, de verser des dividendes et d’effectuer des rachats d'actions. Ces secteurs restent bon marché, en particulier en Europe.

En général, les valeurs financières profitent de la hausse des taux d'intérêt et de l'accentuation de la courbe des taux, notamment lorsque la croissance économique est supérieure à la tendance, comme c'est le cas actuellement. Le secteur reste bon marché, les bilans sont désormais très robustes, et affichent souvent des capitaux excédentaires. Les institutions financières génèrent d'importants flux de trésorerie et ont l'intention de redistribuer les excédents à leurs actionnaires. En ce qui concerne l'immobilier, il est désormais temps de se montrer plus sélectif. L'immobilier américain a beaucoup augmenté ces derniers temps, tandis que les REITS européens sont restés à la traîne durant la phase de reprise. L'immobilier est un bon outil de diversification et de couverture contre l'inflation, surtout lorsque les rendements réels sont si bas.

En revanche, les sociétés de croissance avec des valorisations boursières élevées ont généralement plus de mal lorsque l'inflation reprend. Nous continuons à éviter les sociétés qui annoncent de mauvais résultats/prévisions, dont le prix de l’action est surévalué ou qui affichent une faible rentabilité, car elles restent très vulnérables dans l'environnement actuel.

Utiliser les obligations comme couverture contre l'inflation

Les obligations indexées sur l'inflation peuvent constituer une bonne protection contre l‘inflation. En revanche, celles-ci peuvent souffrir lorsque les rendements réels augmentent plus vite que prévu. Cela est particulièrement vrai pour les obligations de long terme. C'est pourquoi nous privilégions les produits indexés sur l'inflation uniquement afin de couvrir le risque de taux d'intérêt. Les obligations à taux variable sont mieux adaptées à l'environnement actuel de hausse des taux d'intérêt due à une inflation élevée, car leurs coupons s'ajustent trimestriellement à un taux de référence à court terme, à savoir le Libor à 3 mois ou, plus récemment, le Secured Overnight Financing Rate (SOFR) aux États-Unis. Leur sensibilité aux taux d'intérêt est donc très faible. Les obligations à taux variable sont notées Investment Grade, de sorte que la hausse des spreads peut être relativement faible, mais elles sont principalement émises par des banques, qui ont tendance à surperformer les autres secteurs lorsque les rendements obligataires augmentent.

Revoir la conférence "Thèmes d'investissement 2022"

Notre expert
Edmund Shing
Global Chief Investment Officer at BNP Paribas Wealth Management
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