Lors de la 25ème édition de Art Paris au Grand Palais Ephémère, les amateurs d'art ont pu découvrir tout au long des allées, à travers certains galeristes, une pléiade de photos aux thématiques diverses.
Trois artistes, tous différents, nous ont charmés. Chacun nous ouvre une thématique distincte qui, toutes trois, s'opposent et s'enrichissent témoignant ainsi de l'attrait et de la stimulation qu'offrent les foires. D'Erwin Olaf et ses photographies à l'esthétique d'un David Lynch, passant par la camerounaise Angèle Etoundi Essamba qui célèbre la femme africaine en portait, aux œuvres engagées d'Estefanía Peñafiel Loaiza, coup de cœur de la commissaire Amanda Abi Khalil; voici trois photographes, déjà reconnu ou pas, à suivre de près.
Erwin Olaf
Le néerlandais Erwin Olaf a commencé sa carrière en étudiant le journalisme avant de se lancer dans la photographie de mode et de publicité. C'est en 1988 que sa carrière prend une dimension internationale après avoir reçu le prix du Young European Photographer pour sa série de photos Chessmen. L'artiste utilise les techniques de la photographie de mode dans ses portrais à la fois sophistiqués et millimétrés. L'extrême sophistication des éléments visuels confère à ses photographies une apparente sérénité qui dissimule généralement un sous-entendu à la fois sur des questions humaines ou sociales. Les œuvres d'Erwin Olaf ont traversé les quatre coins du monde : au Bilbao Art Center en Espagne, au Modern Art Gallery of Bologna en Italie ou encore au Musée Ludwig en Allemagne où il avait exposé la série Chessmen précitée. En France l'artiste est représenté par la galerie Rabouan Moussion.
Angèle Etoundi Essamba
La camerounaise Angèle Etoundi Essamba arrive enfant en France en 1972. C'est à Paris qu'elle commence à s'intéresser aux arts plastiques et à la photographie. En 1984, elle est diplômée de la Nederlandse Fotovakschool (Ecole professionnelle néerlandaise de la photographie). Son héritage africain tient une place prépondérante dans son art et sa vision de la photographie. En 2003, dans une tribune au journal Le Monde, elle affirme : "L'Afrique n'est pas un ghetto. Ce n'est pas parce qu'on est africain que l'on fait nécessairement de la photo africaine. En revanche, le fait de vivre à l'étranger me rapproche de mon continent : cela me permet de porter un autre regard sur ce vaste territoire à la base de mon inspiration". Ses portraits de femmes africaines, souvent en noir et blanc, témoignent ainsi, depuis plus de trente-cinq ans, que la photographie est force d'une vraie singularité dans son engagement.
Estefanía Peñafiel Loaiza
Diplômée des Beaux-Arts de Paris, Estefanía Peñafiel Loaiza explore constamment les médiums et langages divers dans son art. De la photographie aux installations vidéo, les axes de travail auxquels elle s'intéresse sont les déplacements, les frontières et les territoires, les relations entre l'image et la parole, le visible et l'invisible, l'apparition et la disparition, l'histoire et la mémoire. La littérature tout comme le cinéma occupe une grande place dans son processus de création et chacune de ses œuvres est hypnotisante nous laissant longuement réfléchir sur des thématiques politiques qui ont du sens. L'artiste dans le passé a exposé aux FRAC Franche Comté et Basse-Normandie, au Wiels à Bruxelles ou encore à la Fondation Ricard à Paris.