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Un métier oublié, garçon de recettes

BNP Paribas Source d'Histoire
Publié le 24 février 2025 - Mis à jour le 27 février 2025
Temps de lecture : 10 minutes 30 secondes

Au XIXe siècle, et jusqu’aux années 1960, l’activité bancaire reposait sur certains métiers, aujourd’hui disparus. C’est le cas du garçon de recettes, chargé de l’encaissement des effets de commerce. En uniforme, sillonnant la ville, il était une figure bien connue des citadins.

Un métier à responsabilités

Dans les années 1860, plus de 500 personnes travaillent pour le Comptoir d’Escompte de Paris. Dans chaque agence, le service du « portefeuille » tient une place importante. C’est sur lui que repose en effet l’activité de crédit à court terme de l’agence, via l’escompte d’effets de commerce.

Lorsqu’un artisan ou un commerçant fournit un bien ou un service à une tierce personne, il reçoit fréquemment en paiement une traite qu’il pourra se faire payer à 3 mois ou à 6 mois. S’il a besoin de cet argent immédiatement, il peut remettre cette traite à sa banque, qui l’escompte et lui en remet le produit diminué d’une commission. A l’échéance de la traite, la banque envoie ses garçons de recettes chez les émetteurs des traites pour les recouvrer et se rembourser ainsi des avances consenties à ses clients.

Le service du Portefeuille organise cette activité d’escompte, vérifiant la qualité des traites, les classant par échéance, et procédant au recouvrement. Les garçons de recettes sillonnent la ville avec une responsabilité importante : rapporter la recette de leur tournée à l’agence, tels des convoyeurs de fonds. Des hommes d’âge mûr sont souvent embauchés pour ce métier où honnêteté et rigueur sont de mise.

Un uniforme remarqué

Le garçon de recettes est immédiatement reconnaissable à son uniforme, inspiré de celui des garçons de la Banque de France : sacoche pour les traites, bicorne, jaquette noire à petits boutons sur laquelle brille la plaque de la banque. L’ensemble ne manque pas d’allure mais attire parfois l’attention des voleurs, certains de récolter un joli butin. Les disparitions ou agressions spectaculaires sont rapportées dans les faits divers des journaux. Les films Casque d’Or de Jacques Baker ou encore Belle de Jour de Buñuel mettent ainsi en scène des attaques de garçons de recettes. Ce métier de confiance et d’endurance a perduré jusque dans les années 1960 où les modalités du crédit à court terme et de l’escompte ont changé radicalement.

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