Salon du Dessin 2024, rencontre avec Ambroise Duchemin

Ambroise Duchemin
8 rue de Louvois – 75002 PARIS
www.ambroiseduchemin.com
Tableaux et dessins XIXe et XXe siècles

Nous avons souhaité mettre en lumière et vous faire découvrir 4 exposants, qui nous ont particulièrement charmés par leur travail et leur regard sur les dessins de collection. Avec les talentueux Ambroise Duchemin et

Benjamin Peronnet vous apprécierez une sélection d'œuvres européennes datant du XV au XXème. Antoine Laurentin saura vous séduire quant à lui avec différentes œuvres évoluant du cubisme à l’art contemporain. Vous découvrirez enfin le travail admirable de Florence Chibret-Plaussu qui se concentre davantage sur les maîtres impressionnistes et modernes.

Ambroise Duchemin, troisième génération de marchands d’art, présente des tableaux et des dessins allant des maîtres anciens au XXe siècle, avec une sensibilité particulière pour les œuvres du XIXe siècle. Les grands artistes y côtoient des dessinateurs plus originaux et singuliers. Établi au 51, rue Sainte-Anne 75002 Paris, il publie un catalogue par an, et participe chaque année au Salon du Dessin.

4 questions à Ambroise Duchemin

Pourquoi et comment vous êtes-vous intéressé au marché du dessin ?

Le dessin est un bon point d’entrée dans le marché de l’art ancien. Par son statut d’étude, il se concentre sur des figures ou détails de plus grands tableaux, et rend d’une certaine manière plus intimes les images représentées, mais aussi plus intemporelles. Les feuilles se marient ainsi mieux aux intérieurs contemporains que les tableaux souvent plus tranchés dans leurs sujets (religieux, mythologiques, ...etc) ou dans leur forme (polychromie, etc...).
En tant que jeune marchand, les dessins sont plus abordables financièrement et permettent de commencer à acheter des oeuvres à des coûts attractifs. C’est également vrai pour les collectionneurs.
Dans les 19e et 20e siècles, on peut par exemple trouver de superbes feuilles d’artistes confidentiels pour quelques centaines ou milliers d’euros. Et des petites feuilles de grands artistes dont la production est abondante pour le même genre de prix. Même dans le haut de gamme, une feuille importante d’un grand artiste sera à priori moins onéreuse qu’une toile.
Enfin, le dessin a une certaine spontanéité, il représente la première idée ou intuition de l’artiste, on peut y voir les mouvements de sa main, offrant un aperçu pérenne de son processus créatif.

Que recherchent les collectionneurs et amateurs dans ce domaine ? A quoi sont-ils sensibles ?

Les collectionneurs actuels cherchent des images singulières par des artistes renommés. L’idéal est une oeuvre qui se distingue par son originalité dans le corpus d’un artiste connu. Lui conférant une attractivité supplémentaire.

Quel chef-d'œuvre aimeriez-vous découvrir ?

J’aime les dessins « noirs » aux contrastes prononcés.
Je rêve d'un dessin de Georges Seurat, fondateur du néo-impressionnisme. Ou d'un fusain de Gustave Courbet.
Courbet, maitre du réalisme, initie ce type de dessins au fusain au milieu du 19e siècle. Seurat pousse plus loin la technique en inventant le dessin néo-impressionniste jouant sur les frottements du fusain sur le papier pour créer de forts effets de clair-obscur. Les passages répétés et légers du crayon accrochent les aspérités du papier laissant apparaître le blanc de la feuille en creux.

Quel conseil donneriez-vous à un néophyte qui a envie d'acheter un dessin ?

Cela dépend en partie de son budget. Avec un budget conséquent, un amateur peut investir immédiatement en achetant des artistes célèbres - leurs prix sont plus élevés mais ce sont des valeurs « refuges ». Pour un collectionneur au plus petit budget, de se concentrer sur de belles feuilles par des artistes moins établis. Les collectionneurs peuvent se faire accompagner par un professionnel, c’est aussi notre travail.
Mais l’essentiel est de prendre du plaisir tout en formant son oeil, d’être curieux, aller dans les expositions, voir les ventes publiques, visiter les galeries et le Salon du dessin.