Présentez-nous ce qu'est la philanthropie selon BNP Paribas Wealth Management?
N.S. La philanthropie trouve son origine étymologique dans la terminologie grecque, phílos ánthrôpos, c'est-à-dire l'amour de l'humanité.
Pour BNP Paribas Wealth Management, la philanthropie concerne toute action que nos clients souhaitent engager en faveur du bien commun, que ce soit par un soutien financier, en temps ou en biens mobiliers ou immobiliers. Nous sommes à leur côté pour les accompagner avec une solution gracieuse et sur mesure de conseil en philanthropie. Nous avons également développé des partenariats avec des fondations nationales pour nos clients préférant une solution de dons “clés en main”.
Nous nous réjouissons que le nombre de nos clients décidés à contribuer au bien commun ait augmenté régulièrement depuis le lancement de notre activité en 2008. Cela nous a incité d'abord à créer un réseau de correspondants Philanthropie en Europe (aujourd’hui en France, Belgique, Italie, Luxembourg, Monaco, Pologne et Suisse). Puis à partir de 2014, nous avons lancé des équipes de spécialistes en Asie et aux États-Unis.
Nous souhaitons également développer la connaissance et les pratiques par la réalisation d’études, et la promotion de rencontres et d’échanges d’expériences entre clients.
Quels sont les types de projets soutenus par la philanthropie?
N.S. La philanthropie concerne tous les domaines de l’intérêt général : social, culture, environnement... Les causes soutenues peuvent être très diverses : éducation, promotion de l'art contemporain, droits des femmes, enfance en détresse, changement climatique, protection du patrimoine, populations défavorisées...
De même les projets sont d'une extrême variété : améliorer l’autonomie et la qualité de vie des personnes âgées et de celles atteintes de maladies chroniques, insérer des jeunes socialement et professionnellement dans la société ou encore attribuer des bourses à des jeunes artistes. Il est donc judicieux d'approfondir les enjeux et problématiques spécifiques de la cause choisie, et d'étudier les différentes possibilités d'actions afin de déterminer son champ d'intervention.
Concernant leur profil, les philanthropes d'aujourd'hui sont-ils les mêmes qu'il y a dix ans?
N.S. La typologie de nos clients a évolué. Souvent mises en œuvre par testament dans le passé, les actions philanthropiques se décident de plus en plus du vivant du philanthrope. Ce sont, par exemple, des chefs d’entreprise qui redistribuent une partie du fruit de leur réussite, ou des personnes sans héritiers se préoccupant du devenir de leur patrimoine.
Pour bon nombre de philanthropes que nous rencontrons, améliorer la vie de son prochain est un état d’esprit qui se transmet de génération en génération : la philanthropie devient une valeur familiale de cohésion et de transmission. Les détenteurs de fortunes familiales souhaitent partager avec leurs enfants, ou proches parents, les valeurs du don à autrui. La philanthropie présente une valeur éducative, au point que certaines personnes envisagent d’affecter le quart, la moitié, voire l’essentiel de leur patrimoine à une fondation, plutôt que de le léguer à des héritiers.
Nous avons également constaté la montée en puissance des “philantrepreneurs”. Selon l’exemple anglo-saxon, de plus en plus d’entrepreneurs d’Europe ou d’Asie optent pour une démarche philanthropique inspirée des méthodes de la finance, en particulier du capital-risque. Cela signifie qu’ils s’engagent non seulement sur le plan financier, mais mettent également leurs compétences et leur réseau professionnel au bénéfice de leurs causes. Ils sont en recherche d’efficacité et évaluent généralement le « retour social sur investissement». La jeune génération d'entrepreneurs est particulièrement sensible à l'hybridation des méthodes dans un souci d'efficacité et d'impact global.