Au cours des derniers mois, le continent africain a profondément souffert des pressions inflationnistes. En Afrique de l’Est et australe, l’inflation a culminé à 19,4% en glissement annuel (g.a.) en novembre 2022. Elle a depuis amorcé une lente et difficile décélération : en juillet 2023, l’inflation régionale a reculé à 15,5%, après un nouveau pic à 20,6% en juin. Cette moyenne masque néanmoins de fortes disparités nationales.
Evolution des taux d'inflation en Afrique de l'Est et australe
En Afrique du Sud, l’inflation a ralenti à 4,7% en juillet dernier. Depuis juin, elle atteint la cible de 3-6% de la Banque centrale (SARB) qui a ainsi pu maintenir son taux directeur à 8,25% fin juillet. Il s’agit de la première pause après 10 hausses de taux consécutives depuis novembre 2021. La SARB a revu à la baisse sa prévision d’inflation moyenne pour 2023 à 6%. Les risques haussiers persistent toutefois. En cause : l’intensité accrue des délestages électriques en août et la hausse des prix du carburant.
Au Kenya, l’inflation atteint également de nouveau la cible fixée par la Banque centrale (2,5-7,5%) depuis juillet dernier, le comité de politique monétaire ayant relevé le taux directeur de 100 points de base pour le porter à 10,5% en juin. En dépit du nouveau projet de loi de finances, qui a notamment augmenté la TVA de 8 à 16% sur les produits pétroliers depuis juillet, la CBK estime que les pressions inflationnistes vont continuer de se résorber dans les prochains mois. Cela a motivé une pause dans le cycle de resserrement monétaire début août.
En Éthiopie, depuis l’armistice mettant fin au conflit armé du Tigré en novembre 2022, l’inflation a amorcé un lent recul, retombant sous le seuil des 30% depuis juin dernier. La Banque centrale d’Éthiopie a récemment annoncé un panel de mesures visant à ramener l’inflation à 20% d’ici à un an. Parmi elles : le plafonnement de la croissance annuelle des prêts bancaires et la réduction des capacités d’emprunt du gouvernement.
L’inflation en Angola a suivi une dynamique inverse. La hausse du cours du pétrole au début de l’année 2022 avait permis au Kwanza de s’apprécier considérablement et de contribuer à réduire l’inflation. Toutefois, depuis juin 2023, la dépréciation rapide du Kwanza et la suppression partielle des subventions sur l’essence ont de nouveau attisé les pressions inflationnistes. Après avoir atteint son plus bas niveau en sept ans au mois d’avril, l’inflation est repartie à la hausse, atteignant 13,5% en août.
Cet article provient de BNP Paribas , Le portail des études économiques.