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«Les entreprises sont plus solides et résilientes, elles ont démontré leurs capacités d’agilité et d’adaptation»

Publié le 01 Juin 2023 - Mis à jour le 08 Juin 2023

Clotilde Quilichini et Nicolas Otton: «La création de richesses est moins le fait de l’héritage et de la transmission, mais davantage liée à la vente d’une entreprise. La jeune génération crée, puis n’hésite pas à céder ce qu’elle a construit et à réinvestir ensuite»

Les faits - Nicolas Otton est directeur de BNP Paribas Banque Privée qui apporte des réponses personnalisées aux besoins patrimoniaux et financiers les plus complexes des entrepreneurs. Clotilde Quilichini, directrice de la clientèle entreprises de la Banque Commerciale en France de BNP Paribas. A travers le dispositif « Innovative companies », BCEF accompagne 85 % du Next40 et 78 % du French Tech 120. Cela représente 1 milliard de financement dans la Tech en France.


Initiative conjointe de BNP Paribas Banque Privée France et de la Banque commerciale en France (BCEF), « Innovative companies » vise à renforcer les dispositifs d’accompagnement des entreprises innovantes et des entrepreneurs qui les dirigent. 6 500 innovative companies européennes, de la start-up à la licorne, sont ainsi accompagnées tout au long de leur cycle de croissance sur quinze pays par 200 banquiers. BNP Paribas est la seule banque à avoir un dispositif européen et intégré qui va de l’ouverture de compte à l’IPO dans plusieurs pays. Nicolas Otton est directeur de BNP Paribas Banque Privée, et Clotilde Quilichini, directrice de la clientèle entreprises de la Banque Commerciale en France de BNP Paribas.

Que changent l’inflation et la hausse des taux d’intérêt dans vos métiers ?

Nicolas Otton. – L’inflation impacte l’épargne des clients qui subissent une forme d’érosion monétaire. Grâce à la hausse des taux d’intérêt, les produits de rendement sont revenus sur le devant de la scène. L’ensemble de la classe obligataire – dettes publiques et privées – qui était sortie du scope des placements depuis des années retrouve sa pertinence dans une allocation d’actifs aujourd’hui. Dès la sortie de l’été 2022, après la première hausse des taux d’intérêt de la Banque centrale européenne, il y a eu une demande très forte de nos clients pour voir leurs dépôts rémunérés. Nous les accompagnons également dans la restructuration de leur patrimoine. Il y a notamment eu une forte demande pour des produits structurés qui génèrent du rendement avec un risque moindre. La brutale remontée des taux d’intérêt a généré une forte volatilité sur les marchés actions qui restaient néanmoins relativement chers. Cela a généré un attentisme vis-à-vis de l’investissement en actions. Pour nos clients, c’est une sorte de respiration avant de réinvestir.

Clotilde Quilichini. – Les entreprises vont, quant à elles, plutôt bien ! Elles assument la hausse des coûts et elles sont en train de digérer la hausse des salaires qu’elles ont consentie. Aujourd’hui, on constate cependant que la demande de crédit ralentit sensiblement. Les projets d’investissement sont nombreux, mais sont souvent décalés. L’environnement économique et la remontée des taux d’intérêt incitent les chefs d’entreprise à temporiser et à challenger leurs projets davantage.

Votre clientèle est-elle devenue plus résiliente au fil des crises ?

N.O. Absolument ! Les clients privés ont appris à devenir patients, à garder leur sang-froid. On constate lors des chocs qu’ils ne désinvestissent pas brutalement et massivement, et qu’ils ne se précipitent pas pour réinvestir, ce qui leur permet d’éviter l’effet « porte de saloon ». Actuellement, nous observons que les investisseurs ont tendance aujourd’hui à cloisonner leur patrimoine en deux poches. Une partie est investie à long terme, avec des actions sous mandat de gestion ou de l’immobilier notamment. L’autre partie est investie de manière plus active, et en cela, ils sont devenus plus opportunistes. Notre rôle de banque privée est d’accompagner nos clients en décryptant pour eux les mouvements de marché. Pour ce faire, nous avons déployé une centaine d’experts sur l’ensemble du territoire, qui permettent à nos clients d’être plus réactifs pour profiter des opportunités qui se présentent.

C.Q. Les entreprises françaises sont incontestablement plus solides et résilientes. Elles ont démontré de fortes capacités d’agilité et d’adaptation. Aujourd’hui les dirigeants, outre la conduite de leurs activités, ont à relever plusieurs enjeux : celui du recrutement et de la guerre des talents, celui de l’ESG et de la décarbonation, celui du partage de la valeur et également celui de la souveraineté qui concerne certains secteurs sensibles. Nous disposons de toutes les expertises pour les accompagner dans ces réflexions.

"Beaucoup de nos clients continuent aussi à rechercher le private equity. C’est une classe d’actifs décorrélée des marchés financiers qui permet d’investir dans l’économie réelle et le concret ! Dans ce secteur, les valorisations qui avaient bien grimpé ces dernières années ont reculé en 2022. Nous sommes aujourd’hui revenus à des moyennes de long terme."

A quels thèmes d’investissement les clients privés sont-ils particulièrement sensibles ? La réindustrialisation, l’innovation, l’environnement ?

N.O. Les thématiques liées à l’ESG – environnement, social, gouvernance – restent très prisées. Beaucoup de nos clients continuent aussi à rechercher le private equity. C’est une classe d’actifs décorrélée des marchés financiers qui permet d’investir dans l’économie réelle et le concret ! Dans ce secteur, les valorisations qui avaient bien grimpé ces dernières années ont reculé en 2022. Nous sommes aujourd’hui revenus à des moyennes de long terme. Cela tombe bien, car les PME ont besoin de capitaux et souvent de gros investissements, pour réussir leur transition énergétique notamment. Quant à la réindustrialisation, c’est un thème récent, mais il est activement porté par les pouvoirs publics et, en tant que banquier, BNP Paribas a la volonté d’aider les jeunes entrepreneurs à se développer.

C.Q. Pas moins de 3 000 start-up sont clientes de la banque avec, souvent, d’anciens dirigeants présents à leur conseil d’administration ou dans leur tour de table pour les épauler. Cet écosystème très dynamique n’existait pas il y a quelques années, et nous sommes bien armés et fiers d’y contribuer. BNP Paribas est la banque des entreprises par excellence. Nous accompagnons 85% des membres de l’indice Next 40 et 78% des membres du French Tech 120. Notre modèle intégré nous permet de proposer une offre unique.

Quel genre de clients sont les start-upers ? Ils contribuent sans doute à rajeunir la clientèle de la banque privée…

C.Q. Ils sont très avertis, très informés. Leur particularité est qu’ils ont très vite les mêmes besoins et problématiques – complexes – qu’un grand groupe, sur tous les sujets capitalistiques notamment.

N.O. En 2022, la banque privée a doublé le nombre d’entrées en relation avec des clients de moins de 40 ans. C’est le signe que la création de richesses est moins le fait de l’héritage et de la transmission, mais davantage liée à la vente d’une entreprise. La jeune génération crée, puis n’hésite pas à céder ce qu’elle a construit et à réinvestir ensuite. La coexistence chez BNP Paribas de la banque privée et d’un service de clientèle d’entreprises dans la banque commerciale permet à un entrepreneur d’avoir une vision à 360 degrés de son patrimoine privé et de son patrimoine professionnel. Je note d’ailleurs que, s’il sait prendre des risques en tant qu’entrepreneur, ce type de client est plutôt adepte d’une gestion prudente de ses actifs.

"Nous constatons un intérêt très marqué pour les investissements passion, notamment l’art et pour les forêts ou les domaines viticoles, mais également pour la philanthropie à travers les fondations."

Quelles sont les problématiques qui les préoccupent ?

N.O. S’ils sont vigilants sur le risque qu’ils prennent à titre personnel, ils s’impliquent activement dans la gestion de leur patrimoine et notamment en sélectionnant avec soin les actifs dans lesquels ils investissent. Je constate, par exemple, un intérêt très marqué pour les investissements passion, notamment l’art et pour les forêts ou les domaines viticoles, mais également pour la philanthropie à travers les fondations.

C.Q. Ce qui est nouveau, c’est la multiplication des cas de transmission à un ou plusieurs cadres de la société. Cela devient un vrai sujet, très discuté, notamment au sein de l’association des entrepreneurs CroissancePlus. L’environnement fiscal a été favorablement aménagé pour une transmission aux enfants, pas aux cadres. Nous travaillons à la manière de faciliter ce genre d’opérations, qui devrait se multiplier dans les années qui viennent.

De manière générale, le niveau de la fiscalité reste-t-il un sujet d’inquiétude ?

N.O. Les dernières années ont été marquées par une stabilisation de l’environnement fiscal qui apporte de la visibilité, c’est plutôt rassurant. Nous épaulons nos clients dans leurs investissements de long terme, ainsi que dans leurs opérations de philanthropie, ou dans la mise en place de fondations. Les débats généraux sur la fiscalité sont assez loin de leur réalité quotidienne. Par ailleurs, on note depuis trois ou quatre ans une accélération de la transmission des entreprises, une nouvelle génération est en train de prendre les manettes. C’est un moment crucial que nous accompagnons activement.


Pour voir l' article original, rendez-vous sur le site de l'Opinion


Cet article a été réalisé par le média L'Opinion.fr (Muriel MOTTE et Rémi GORDEAU)

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